La 7ème Semaine du développement durable s’est déroulée du 1er au 7 avril.
On connaissait les politiques de développement durable, la science pour le développement durable, voici que le temps s’approprie aussi ce concept et lui consacre une semaine.
Cet engouement a éveillé quelques curiosité et enquêtes subséquentes dont le premier bilan est le suivant : le moteur de recherche « Google » comptabilise 8.750.000 sites comportant l’expression « développement durable ». A titre de comparaison, des concepts tels que « service public » ou « souveraineté nationale » totalisent respectivement 6.450.000 et 172.000 réponses. Certains éclaircissements s’imposent.
Le développement durable désigne « le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Rapport Brundtland, 1987). Le concept intègre les approches écologique (la plus connue), économique et sociale pour permettre la construction d’un nouveau projet de société. Le dessein même du « développement durable » explique l’enthousiasme qu’il suscite. Le développement durable prétend proposer un nouveau projet pour l’ « ensemble des modèles d’organisation et d’interrelation, des individus et des groupes, des associations, des organisations et des institutions qui concourent à la satisfaction concertée des besoins de la collectivité.» (Joseph H. Fichter, "La sociologie. Notion de base" 1965 )
Ainsi la lutte contre le réchauffement climatique, la promotion du commerce équitable et l’intégration des minorités au sein des entreprises sont autant de mesures s’inscrivant dans le champ du développement durable. De façon plus caricaturale, on pourrait presque affirmer que l’ensemble des mesures bénéfiques aux générations futures constitue des mesures de développement durable. Vu sous cet angle, le développement durable s’apparente à une vieille utopie collective, où chacun imagine ce qui lui semble bien.
Mais n’est ce pas là une faiblesse ? Le développement durable n’a-t-il pas une ambition trop générale pour recevoir les applications juridiques et pratiques qu’il mérite ? Robert Fidenti, Président de l’Institut du développement durable a jadis exprimé cette inquiétude : « Prenons garde, si le concept de développement durable est galvaudé et n’est qu’un gadget supplémentaire pour des campagnes publicitaires, l’efficacité attendue de la démarche sera perdue » (Valeurs vertes – février 2004) Il est nécessaire de réitérer cette mise en garde. Espérons qu’il ne soit pas déjà trop tard.