Il est des artistes qui traversent votre vie et d’autres qui y laissent une empreinte. Tel est sans aucun doute le destin de Laurent Godard. Ce jeune artiste est exposé avec quelques autres jeunes signatures de la peinture contemporaine par la Galerie Daniel Besseiche dans le sixième arrondissement de Paris. Comme à son habitude, Monsieur Besseiche découvre ici un talent qui marche dans les pas de Picasso, Rebeyrolle ou Malevich, en créant son univers. « Nous avons dit Oui » est le thème de cette exposition ouverte (sur prolongation) jusqu’au mois d’avril au 33, rue Guénégaud.
Ce « Oui » était également un cri du cœur des personnes que sont venues rencontrer Monsieur Laurent Godard lors du vernissage de l’exposition. Près de 800 personnes se sont succédées pour venir à la rencontre du fameux plasticien. Par chance, nous avons pu échanger un soir avec cet être hors du commun qui développe jusque sur la toile une sensibilité qui ne peut pas vous laisser indifférent.
Pour exprimer tous ses modes d’expression Laurent Godard a trouvé son univers, son terrain de jeu à travers l’histoire du village de Flateurville (www.flateurville.com). Ne le cherchez pas sur la carte Michelin, il s’agit d’un village imaginaire qui vous saisit par sa richesse, son originalité surprenante et la saisissante simplicité des portraits de ses personnages, qui tous ont une histoire à nous raconter, et nous ouvrent une fenêtre sur une partie du monde qui nous entoure.
Spécialiste du Driping, cette technique qui permet à la peinture d’être appliquée sans pinceau par une série de mouvements circulaires et de déplacements de la toile pendant le séchage (qui peut durer plusieurs semaines), Laurent Godard offre un univers fait de rêverie, d’enfance et de fantaisie. Cet univers est comme sa vie. Il est à la fois d’une réalité troublante et d’une créativité formidable. Il a les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
Comment vous l’expliquer ? Peut être en vous disant qu’il s’agit sans doute du seul artiste qui exerce aussi le métier de dentiste (à temps partiel et « pour ne pas perdre la main », comme il le dit lui-même). Il évoque, dans un autre registre, Jean Rochefort, qui est lui-même à la fois comédien et éleveur de chevaux, ou Dubuffet, peintre après avoir été marchand. Ce profil atypique d’un homme aux multiples facettes est le sien puisqu’il est également comédien, scénariste et, sans doute dans quelques temps, réalisateur. Alors n’aller pas voir les toiles de Laurent Godard, courez-y, avant que quelques collectionneurs ne les aient toutes emportées. Car nous parlerons encore longtemps de cet être hors du commun.