Tout se tient et tout est lié. Le début de l’époque estivale est bien agité entre le culte du ballon rond brésilien, les affaires judiciaires au sommet de l’État, la relance qui tarde et la préparation des vacances corses au départ de Marseille.
BNP Paribas offre aux États-Unis d’Amérique un cadeau rondelet, de quoi financer un porte-avions à l’instar de HMS « Queen Elisabeth » que la toujours jeune reine vient de baptiser au whisky single malt. Il en aura coûté £6,2 milliards de Livres Sterling (€7,8 milliards). BNP Paribas par son don contraint aux Yankees prive Hollande d’un joli pactole. Est-ce bien normal ce racket, alors que certaines entreprises américaines de la nouvelle économie fraudent royalement le fisc français par des montages exotiques ? Sur l’autre face de la pièce, on lit la déchéance de la nationalité à l’étude pour les naturalisés qui circulent en-dehors des clous.
Commémorons le début de la 1ère guerre mondiale, la fin de la 2nde guerre mondiale et Dien Bien Phû (1954) où le Général de Castries a été fait prisonnier. Les statistiques nous apprennent que 1.650.000 français vivent à l’étranger, migrants en sens inverse de ceux qui viennent par Lampedusa, Ceuta et Melilla, que le nombre des chômeurs dépasse 5 millions et la dette publique s’établit à 1.984 milliards à la fin du premier trimestre, dette qui a franchi le seuil des 2.000 milliards le 30 juin, ce qui donne le vertige.
Il convient de distinguer les jeunes migrants diplômés qui s’installent dans les métropoles du capitalisme occidental, telles que Londres, Singapour, Montréal ou New-York et les seniors qui recherchent le soleil défiscalisé. Les migrants tricolores vont peu en Allemagne (hormis les frontaliers qui gardent leur résidence en France tout en travaillant en Rhénanie), au Luxembourg, à Monaco, dans le Kent et en Helvétie, peut-être plus pour longtemps après la votation xénophobe des suisses alémaniques de cet hiver. Heureusement que la xénophobie n’empêche pas les albanais d’investir en nombre l’équipe de foot de la Confédération.
Saluons la reconnaissance de la qualité de vivant doué de sensibilité des animaux[1].
Le zoo de Vincennes a été rebaptisé « Parc zoologique de Paris » tout en gardant son implantation dans le parc de Vincennes. Étonnant comme la géographie est malléable.
Les alsaciens ont failli perdre leurs cigognes, un drame régional après la disparition des hannetons dans les années 60. Il a donc fallu prendre des mesures drastiques : la destruction de leur instinct migratoire pour les sédentariser sur la cime des cheminées des nombreuses usines abandonnées. Poussah s’est entretenu récemment avec Roland Ries[2], le maire socialiste réélu de Strasbourg, sur les problèmes migratoires à double sens, comme le chassé-croisé bien connu entre juilletistes et aoutiens. La conversation est venue naturellement sur les cigognes, ce pilier du folklore local cher à Hansi, et Roland expose au capitaine de pédalo le miracle des cigognes alsaciennes sédentarisées. « Comment vous avez fait ? » Roland lui répond « l’ablation de l’instinct migratoire ».
Cela fait tilt dans l’esprit embué du président en tête des sondages par le bas (grâce au succès partiel des Bleus, la côte mal taillée du chef a sauté de deux points passant de 16 à 18, alors que DSK est de retour dans le « top ten » avec 26 points). Rentré à Paris, il convoque Valls et lors de sa dernière conférence de presse annonce « J’ai demandé au premier ministre une adaptation de la thérapie des cigognes aux français tentés par l’expatriation, phénomène néfaste à l’ISF ». Manuel, comme il se doit, crée une commission présidée par BB rien à voir avec BBB (le blanc bleu belge des étables et étales de bouchers Outre-Quiévrain – pas loin de la résidence de notre Depardieu national, ni des exploits des diables rouges) pour faire des propositions concrètes sur l’éradication définitive de l’instinct de migration chez nos concitoyens.
En cas d’efficacité de la potion, il pourrait être envisagé de l’administrer à ceux qui convoitent une installation hors de France. Marine le Pen a envoyé un télégramme de félicitations à Manuel et demandé à BB[3] un strapontin de sténotypiste à la commission. C’est elle qui tapera le rapport final. Ségolène a fait une collecte exceptionnelle de sacs plastiques pour fêter le retour en grâce de son ex.
Nous parlions il y a un instant du Général de Castries, mort à 91 ans dans son lit. Vers la mi-avril 1945, cet éminent général commandait un régiment de tirailleurs marocains qui traversaient la Forêt Noire, alors que les américains roulaient lentement vers Munich pour faire la jonction avec les russes. Donc le 15 avril 1945, cet illustre général, le héros de Dien Bien Phu, se présente devant Freudenstadt… La suite au prochain numéro, si la vie et les faits d’arme d’un illustre général vous intéressent.
Pour redonner du dynamisme au pays après le retour des Bleus, le Président pourrait s’inspirer de l’Espagne qui invite les descendants juifs sépharades expulsés en 1492 par les rois très catholiques à revenir au pays avec en prime un passeport hispanique. On se souviendra qu’en 1306, Philippe le Bel, roi de France, avait expulsé les juifs du Royaume de France et ce, de manière définitive jusqu’à la Révolution française. Pour redonner du dynamisme à son économie, comme en 1962 grâce aux rapatriés d’Algérie, la République pourrait inviter les juifs de la diaspora en mesure d’établir que leurs ancêtres étaient gaulois à rentrer qu’ils soient installés à New-York, Montréal, Caracas ou en Israël.
Profitez du repos estival[4] pour identifier quelques-unes des pistes pour redresser la France et redonner confiance à ses habitants en réduisant les privilèges, le corporatisme, l’esprit de caste et l’immobilisme « les autres ont qu’à payer » et « y a qu’à », « faut qu’on ». Nous proposons une trêve législative d’un an et des vacances judiciaires prolongées pour sérieusement détricoter les codes du travail, du commerce et des impôts en attendant les autres codes, opérer la réduction des normes et la réforme constitutionnelle. Un pays où les élus, les fonctionnaires, les ministres, les lobbies et les juges légifèrent dans le désordre ne va pas dans la bonne direction, d’autant plus qu’à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg les fonctionnaires européens ajoutent des couches tout en se gardant de toucher à la fiscalité. Réveillons-nous.
Ne faudrait-il pas se débarrasser aussi du régime présidentiel à la de Gaulle qui a peut-être permis au pays de mettre fin à l’instabilité ministérielle grâce à un homme providentiel issue des années de guerre et de collaboration, mais qui ne sied plus à la nouvelle génération de politiciens diplômés de l’ENA ?
Au début de la Vème République, le pays se lovait dans les 30 Glorieuses, en 2014 il ne reste qu’un déficit phénoménal, un taux de chômage abyssal et une déprime monumentale à l’instar du Brésil. Un président qui se mêle et décide de tout, jusqu’à la nomination de fonctionnaires et de chefs d’entreprises publiques n’est pas salutaire ! Mais a-t-il un vrai pouvoir ? Qu’a-t-il fait pour empêcher l’amende historique infligée par le Département de la justice à BNP Paribas ?
Restons optimistes et bonnes vacances.
[1] Article 515-14 en cours d’adoption au Parlement « Art. 515-14. – Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. »
« Ils doivent être placés dans des conditions conformes aux impératifs biologiques de leur espèce et au respect de leur bien-être.
« Art. 515-15. – L’appropriation des animaux s’effectue conformément aux dispositions du code civil sur la vente et par les textes spécifiques du code rural et de la pêche maritime. »
[2] Roland Ries est un amateur d’Alex Lutz l’humoriste alsacien. [3] Qui vient de fêter ses 80 ans à Saint-Tropez [4] Citoyens français de souche, naturalisés, autorisé de séjour, réfugiés, clandestins ou saisonniers
Contact : christian.hausmann@squirepb.com