Triste soir pour Rossini Cette représentation fut attendue, le cadre aidant – nous sommes au Domaine de Sceaux, face au château – avec impatience et envie.

L’ouverture fut marquée par un enchaînement sonore approximatif et sur fond de grésillements, nous goûtions les prémices d’un amateurisme musical.

La représentation fut presque comique, comme si l’orchestre omniscient de sa médiocrité nous réservait le meilleur pour la fin. Les cordes pas assez nombreuses faces aux vents trop bruyants vinrent ternir davantage un ciel déjà trop gris.

Puis, tour à tour, Figaro, Almaviva, Bartholo s’efforçaient de venir en aide à une Suzanne s’égosillant les yeux exorbités.

Nous aurions aimé entendre Rossini, celui dont la musique gouverne les cœurs et calme les passions, celui qui a su comprendre son époque et nous la compter mieux que quiconque. Nous nous retrouvâmes abasourdis, étourdis par un tel gâchis et cela va sans compter le prix de la place dont je ne parlerai pas.

Cet ensemble, agrémenté d’un décor couleur pierre et de costumes de dernière minute, ne nous tint pas plus d’une heure.

Au sortir de cette déception, je ne pu m’empêcher de repenser à Rossini, à la gaîté de sa musique laissant paraître la gravité et les enjeux politiques de l’époque, plus que jamais d’actualité. J’ai également, pensé à Beaumarchais, au chef-d’œuvre de poésie qu’est Le Barbier de Séville.

Puis j’ai pensé à Figaro, et à sa manière, me suis empressé d’en rire de peur d’être obligé d’en pleurer.