Le 1er octobre, se tenait à la Maison du barreau, un séminaire sur le climat des investissements en Algérie suite à la Loi de finances complémentaire de juillet 2008, qui a eu pour objet principal de contrôler les importations et les investissements étrangers en Algérie.
Ce contrôle, selon les responsables politiques présents, notamment le vice-ambassadeur, s’est avéré nécessaire en raison de la chute du prix du baril de pétrole, qui a divisé le produit des exportations par deux, alors que les importations ont continué à croître de manière débridée. Sur les 28 000 entreprises privées que compte l’Algérie, selon les chiffres officiels, 25 000 s’adonnaient aux joies de l’importation.
Le gouvernement a donc été contraint d’instituer un contrôle strict des importations par la généralisation du crédit documentaire. Par ailleurs, le contrôle des investissements étrangers directs a été renforcé. En effet, il est apparu que de nombreuses sociétés constituées en Algérie par des membres de la diaspora, avaient pour but unique le développement lucratif des importations.
L’Algérie a pris conscience au début de cette année qu’elle devait évoluer d’une société de consommation/importation à une société de production. Il était temps. Il aura fallu presque 50 ans. Ainsi sont favorisés les secteurs des infrastructures, notamment les transports, mais aussi l’agriculture, la pêche, l’aquaculture et le tourisme, que ce pays a longtemps négligé, au contraire des ses voisins tunisiens et marocains, mais également l’artisanat et les biens et services. Le gouvernement veut soutenir la formation professionnelle et les énergies renouvelables.
Evidemment, ces mesures de contrôle ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs étrangers. Un bilan devra être dressé en 2010.
L’auditoire attentif affichait un certain scepticisme. Il n’en demeure pas moins que l’Algérie est un grand pays avec un potentiel énorme, notamment dans les secteurs du tourisme et de l’énergie, mais le chemin sera long pour instaurer un climat de confiance et mettre ce pays au niveau de ses voisins immédiats. Commençons par l’enseignement et la formation professionnelle.
Ce séminaire, lieu de rencontre de juristes algériens et français, s’inscrit dans la continuité du voyage que les membres de la section internationale de l’ACE ont effectué l’année dernière à Oran (cf. 1er Séminaire franco-algérien). Colette et Christian Hausmann étaient du voyage.