Que pense, comment réagit, en cette fin d’un mois de septembre ensoleillé, le français moyen qui paie ses impôts, ses PV, son loyer à terme échu, ses factures de gaz, d’électricité et d’eau, devant la déliquescence et les complaisances actuelles ?
Un certain G. Schmid, dont vous trouverez la photo dans tous les tabloïds, a décidé, soutenu d’une minorité agissante de pilotes syndiqués, de favoriser les compagnies low-cost étrangères Easyjet et Ryanair. Pour des raisons encore inconnues, il a tenté de mettre en faillite notre compagnie aux couleurs nationales. Alors que la direction a été forcée d’abandonner son projet Transavia, la grève a continué contre toute logique, sinon destructrice.
Les tribunaux condamnent les compagnies d’eau, d’électricité et de gaz qui coupent l’énergie aux habitants oublieux de payer leurs factures après de nombreuses relances, à l’instar des époux Thevenoud, phobiques administratifs chroniques.
Les maraichers bretons mettent à sac des bâtiments publics (Morlaix) et sont ensuite reçus cordialement par le ministre de l’agriculture.
Les professions réglementées, dont la paupérisation est peu convaincante, font grève, descendent et redescendent (30 septembre) dans la rue. Les avocats, faiblement concernés, leur monopole étant restreint et leurs honoraires libres, sont divisés. Le Conseil national des barreaux (CNB) a appelé à la grève, alors que l’Ordre des Avocats de Paris s’y oppose. Les chauffeurs de taxi refusent l’ouverture de leur profession à la concurrence, comme les pharmaciens.
Longue vie au corporatisme à la française et à la gangrène qu’il véhicule.
Manuel Valls exempte de plus en plus de français de la charge de l’impôt, alors que le Président de la République, va-t-en-guerre patenté et récidiviste, dépense à tire-larigot. On dit qu’il a le sens de l’humour développé ! À New York, il vient de lâcher un milliard d’euros, comme ça. Le coût du financement des guerres est un secret d’État. Heureusement que les institutions financières riches, ne sachant pas quoi faire de leur argent, continuent à prêter à taux nul ou négatif au Trésor français. Pour combien de temps encore ?
Que répondre aux visiteurs étrangers qui vous interrogent sur le devenir de la France, de ses institutions, corps constitués et élites ?
Le PNB est à l’arrêt, le déficit se creuse et le taux de chômage est toujours aussi vertigineux. Et pourtant, chaque profession cherche à tirer son épingle du jeu. Il faut des réformes, certes, mais pour les autres. On relance l’apprentissage, l’artisanat et les services à la personne, mais il n’y pas de candidat. Les stages en entreprise, qui sont parfois le sas pour un emploi durable, CDD ou CDI, sont découragés par le législateur (voir article de Stéphanie Faber dans La Revue n°202, juillet-août 2014, pages 20 et 21). Les diplômés ne trouvant plus de stage, s’expatrient ou s’inscrivent chez « Paul-emploi » dès leur sortie de fac.
Acceptons, il n’est pas trop tard, la fin des 30 glorieuses, de l’État providence et de l’ère radieuse des baby-boomers. Il n’y a rien à comprendre. Il est impossible de répondre aux questions des visiteurs étrangers. Résignation à double sens. Faut-il abdiquer ? Renoncer ? Rendre son tablier ou simplement se résigner en attendant des jours meilleurs ? Un temps où les frondeurs, professions réglementées et syndiqués seront rassasiés et les gouvernements inspirés. Jacques Attali, BHL, Luc Ferry, Alain Minc et autres rédacteurs de rapports et de billets, malgré leurs convictions, n’ont pas réussi à infléchir le cours descendant d’une France frappée au sot du bon sens.
Il faut amorcer la remontée par tout moyen, ce qui nécessite un changement de mentalité de nos concitoyens et un retour à la confiance. Les jeunes générations sauront quoi faire en libérant leurs énergies. Travailler plus vite et réduire les temps morts (judiciaire, administratif et la paperasse ambiante), revoir le principe de précaution de Chirac appliqué à toutes les sauces, source d’indigestion, empêcher les lois bavardes et l’inflation législative, dissoudre les autorités multiples, inutiles et duplicatives. On gardera, sous bénéfice d’inventaire, le Conseil de la simplification créé en janvier 2014 pour trois ans, doté d’une co-présidence (Th. Mandon, député, et Guillaume Poitrinal, chef d’entreprise).
Inch’Allah. Profitez de l’été indien et des fruits d’automne.