Musée d’art Moderne de la ville de Paris – MAM
L’accrochage des tableaux modernes et quelques œuvres contemporaines a été totalement renouvelé ; la visite de la collection dite « permanente », mais qui ne l’est pas, est non seulement gratuite, comme dans tous les musées de la ville de Paris (c’est toujours un bonheur d’aller au Petit Palais et de se reposer dans la cour intérieure magnifiquement décorée, arborée et fleurie où vous pourrez également vous restaurer simplement).
Le MAM « vaut le détour », en raison de l’architecture intérieure qui permet à la lumière de se propager partout grâce aux baies vitrées, hauteurs de plafond et la qualité de ses collections. Vous pourrez admirer les G. Rouault, De Chirico, Jean Fautrier et quelques magnifiques Gaston Chaissac, Raoul Dufy, Kees van Dongen et bien d’autres encore. Le MAM, grâce à des donations nombreuses, dispose d’un important stock de tableaux dont vous ne verrez qu’un dixième à la fois.
Après la visite de la collection « permanente », si vous disposez encore de temps, laissez-vous tenter par la rétrospective de Markus Lüpertz (né en 1941 dans les Sudètes) jusqu’au 18 juillet. Les salles d’exposition se prêtent particulièrement à l’œuvre monumentale dithyrambique et académique de Markus (peintures et sculptures).
Beaucoup d’œuvres proviennent de la donation événementielle (127 œuvres) de Mickaël Werner, marchand d’art allemand, soit 37 œuvres d’A. R. Penck, 32 de Markus Lüpertz, 16 de Derain, des Chaissac, Otto Freundlich, Etienne Martin, et un Wilhelm Lehmbruck (le premier à entrer dans les collections publiques françaises).
Markus Lüpertz est un artiste de couleurs qui raffole des « Nus de dos » (« Rückenakt »), vision d’une Arcadie reconstituée. Lüpertz est aussi poète à ses heures, un artiste transversal à la Cocteau. Ses sculptures représentent souvent des hommes manchots. Alors que Jörg Immendorf, son contemporain, se plaît à Saint Paul de Vence à la Fondation Maeght (voir La Revue d’avril n°209), Lüpertz apprécie avenue du Président Wilson, ce haut lieu de l’art Déco en face du Centre d’art contemporain du Palais de Tokyo. Comme Picasso, Lüpertz a copié – et s’est inspiré à sa manière – ses illustres seniors tels que Dubuffet, Maillol, Klee, Matisse, Goya, Manet, Poussin, Georg Baselitz et Gebhard Richter.
Les Tudors au Palais du Luxembourg (jusqu’au 19 juillet)
À voir passionnément pour ceux qui souhaitent connaître ou réviser leur connaissance de cette dynastie éphémère du XVIème siècle qui a enfanté dans la douleur l’Angleterre au temps de la Renaissance (Shakespeare, Holbein, l’invisible Armada, l’entrevue du Camp du drap d’or, Nonsuch Palace, Thomas More, Barbe Bleue, le roi de la démesure, qui a fini obèse après avoir pratiqué la polygamie, Bloody Mary, la « Reine Vierge »…).
Fastueuse galerie de portraits dans le cadre parfait du Palais du Luxembourg, résidence de la régente Marie de Médicis, veuve de Henri IV, après son acquisition en 1612. Il est vrai que la Reine célibataire, dont la virginité serait douteuse, avait tiré sa révérence en 1603, elle n’a donc pas connu le Palais qui a remplacé l’hôtel du Duc de Luxembourg. Dans notre Revue précédente, nous vous parlions des Windsor, il est équitable de réhabiliter les Tudors.
Churchill et de Gaulle sont en ce moment réunis aux Invalides
Exposition sans gloire, ni panache. On suit péniblement le chemin parallèle des deux grands hommes, l’un plus asperge que l’autre, que le hasard de l’histoire a à un moment rapproché sans les réunir. Le plus petit des deux a une carrière exceptionnelle, aristocratique, militaire en Inde et en Afrique, littéraire avec le Prix Nobel en 1953, peintre adulé, défenseur de son pays sous le IIIème Reich et fin politique. Peut-on en dire autant de de Gaulle, le bradeur parjure de l’Algérie française et de l’échappée de Mai 68 ? Il est paradoxal qu’une promotion entière de l’ENA ait choisi Winston Churchill comme parrain à l’instar de Voltaire…
L’art abstrait est un art sans motif.
Comment définir alors l’art contemporain ? Dissoudre la frontière entre l’art et la vie est l’objectif des nouveaux réalistes.
« Depuis Marcel Duchamp tout est art »
C’est Benjamin Vautier, alias Ben qui l’a dit.
Fondation Vuitton
Malgré la pullulation des musées en Hexagonie et leur course au gigantisme à Paris et dans les grandes métropoles, comme Marseille et Lyon, de nombreux musées de Province végètent et ferment.
Saluons alors l’ouverture de la Fondation Vuitton en bordure du Bois de Boulogne avec sa remarquable architecture que Jean Nouvel aurait été bien inspiré de copier pour sa Philarmonie, la réouverture du Musée Picasso (hôtel de Sallé) et la réorganisation et le nouvel accrochage du Musée Moreau dans le 9ème arrondissement de Paris…
Les touristes et Madame Hidalgo sont ravis et l’encaissement des taxes de séjour s’en ressent favorablement.
Contact : christian.hausmann@squirepb.com