Haïti, deux siècles de créations artistiques. Les accrochages du Grand Palais en cette fin d’année 2014 sont variés. Nous vous avons rendu compte de l’exposition Niki de Saint Phalle le mois dernier et, avant cela, celle consacrée à Hokusai qui, selon certains, est le plus grand artiste japonais de tous les temps, qu’il s’agisse de son œuvre peinte, dessinée ou gravée. L’exposition Haïti rassemblant une soixantaine d’artistes est intéressante sans plus et beaucoup moins ambitieuse que les deux autres expositions (jusqu’au 15 février 2015). Elle complète le périple sur l’art brut que vous pouvez actuellement entreprendre en différents lieux de Paris. Commencez par la Maison Rouge à la Bastille avec son exposition étrange sur l’asile des photographes, puis à la Halle Saint-Pierre à Montmartre, temple de l’art brut, qui présente actuellement le deuxième volet d’une série d’expositions dédiées aux collections internationales d’art brut, en ce moment « Sous le vent de l’art brut 2 : La collection de Stadshof », installée au Musée Dr Guislain à Gand en Belgique. Même si les œuvres haïtiennes exposées au Grand Palais ne sont pas cataloguées d’art brut, il y a une similitude, voire une démarche commune de tous ces artistes autodidactes, tels qu’Hervé Télémaque.
L’année s’achève avec la commémoration du 800ème anniversaire de la naissance de Louis IX, dit Saint-Louis, à qui la Conciergerie rend un hommage appuyé jusqu’au 11 janvier 2015. Le lieu s’y prête, la Conciergerie ayant été construite sous le règne de Saint-Louis comme la Sainte Chapelle voisine[1]. On se rappelle, dans un autre style, l’exposition dans les mêmes lieux d’une sélection de la collection d’art contemporain de François Pinault entreposée à Villa Grazia, c’était en 2013. Le décalage est époustouflant ! C’est un pari de monter une exposition sur un roi de France mort en 1270 à Tunis lors de sa seconde croisade, canonisé en 1297, alors qu’il ne subsiste rien de personnel, ni portrait d’époque, ni photographie et pour cause, pas plus que des effets personnels, peut-être une sculpture. La plupart des portraits datent du 19ème siècle. Néanmoins, la visite est un ravissement, l’architecture de la Conciergerie n’y est pas étrangère. Conduisez-y vos enfants, l’espace n’est pas compté.
Sitôt la commémoration du 800ème anniversaire de Saint-Louis achevée, nous passons à 1515, 500ème anniversaire de l’avènement de François 1er, fils du comte d’Angoulême et de Louise de Savoie, Prince de la Renaissance et protecteur des arts, un roi bâtisseur et ami des peintres italiens de la Renaissance. Nous en reparlerons sûrement l’année prochaine.
Des gouaches d’Alexandre Calder chez les galeristes et experts Brame & Lorenceau en un lieu proche du parc Monceau. La galerie située au 68 boulevard Malesherbes propose une ballade pleine de couleurs autour d’une trentaine de gouaches de Calder du début des années 50 à sa mort en 1976. Si vous êtes saturés d’art contemporain, de Jeff Koons notamment, optez pour une cure de désintoxication avec Calder, mais dépêchez-vous sans vous stresser.
Contact : christian.hausmann@squirepb.com
[1] Bien d’autres lieux ont marqué le règne de Louis IX dont la basilique de Saint-Denis, la Cité d’Aigues-Mortes, le Mont Saint-Michel, les châteaux d’Angers, de Châteaudun et de Castelnau-Bretenoux.