Un récent article des Echos (09/11/09 « Pepsi : la lettre qui valait un milliard » CAROLINE BOUDET), faisant lui-même suite à une kyrielle d’articles aux USA mérite d’être repris dans cette revue tant il démontre qu’une banale erreur de classement peu prendre des proportions extrêmes.
En un mot, une employée administrative de la société PepsiCo a reçu un courrier adressé par un tribunal et l’a classé, sans l’ouvrir, dans un tiroir étant occupée à d’autres taches « urgentes ».
Six mois plus tard, cette employée reçoit une nouvelle lettre du même tribunal, qu’elle ouvre cette fois.
Et là, quelle n’est pas sa surprise de constater que ce courrier renferme un jugement condamnant son employeur au règlement de la somme d’1,26 milliard de dollars ; et de se souvenir du courrier classé par erreur six mois auparavant et qui renfermait en réalité l’assignation adressée à la société PepsiCo.
On peut imaginer l’état dans lequel cette employée, ayant vingt ans d’expérience en tant que secrétaire, s’est précipité à la direction pour les informer de cette méprise.
Le fond de cette affaire n’a que peu d’intérêt (prétendue non-respect d’un accord de confidentialité concernant un concept d’eau purifiée embouteillée).
Il est surtout à retenir que le fait d’avoir omis d’ouvrir un courrier d’un tribunal a pu entraîner la condamnation par défaut de la société alors qu’elle n’était même pas en courant qu’un procès l’impliquant était en cours et qu’elle n’a donc pu se défendre et présenter ses arguments.
Et voilà comment une simple erreur d’attention se transforme, via l’effet « boule de neige », en une situation qui aurait pu s’avérer catastrophique, la condamnation équivalent à près de 20% du profit net annuel moyen de PepsiCo.
On précisera au lecture que le tribunal concerné a fini par invalider temporairement le jugement pour donner à la compagnie la chance de se défendre.
Cet exemple insolite, pour nous rappeler à tous que l’attention portée à ce qui nous est adressé, en recommandé ou non, ne doit jamais se relâcher.
S’il s’agissait là d’un document papier, en ces temps de dématérialisation accélérée (recommandés électroniques, procédures en lignes…), le danger se délace inexorablement vers les documents informatique et il faut accorder la plus grande attention à ces nouveaux supports que sont les emails.
Qui n’a pas été confronté à un mauvais envoi groupé, une chaîne tronquée (volontairement ou non), une erreur de destinataire, une boîte mail surchargée (…) ; là aussi et surtout, la vigilance est de mise.