Colette et Christian Hausmann ont participé aux troisièmes rencontres de la FEEF (Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France) du 20 au 23 novembre à Marrakech.
Le temps était superbe et la ville particulièrement animée en raison du huitième festival international du film qui se tenait en parallèle, cette année présidé par Barry Levinson. La ville européenne, la médina et les riads bruissaient et scintillaient des tenues de soirée parisiennes et caftans marocains des stars et starlettes se rendant dans les soirées privées et avec un peu de chance les badauds que nous étions pouvaient apercevoir Melita Toscan du Plantier, Natalia Vodianova, le président de Dior couture Sydney Toledano et autres vedettes plus ou moins inconnues.
Les adhérents de la FEEF, principalement des fournisseurs de la grande distribution, ont travaillé avec assiduité sur la loi LME et ses conséquences, sous la houlette de Noëlle Bellone, la charmante et efficace déléguée générale de la Fédération. C’est la deuxième loi du millésime 2008 qui, après la loi Chatel, tente de régénérer les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs, qu’il s’agisse fabricants de produits de marque ou MDD. L’objectif du législateur est de peser sur la négociation et la coopération commerciales et de pousser à la baisse des prix pour dynamiser la consommation. La loi LME n’aura aucun impact sur vos achats de Noël, mais pourrait progressivement, dans le cadre des négociations qui s’engagent pour 2009, avoir un effet apaisant sur les prix. Il est trop tôt pour en juger et les participants au Congrès étaient pour le moins dubitatifs, ainsi que les représentants des grandes surfaces, tous présents, de Carrefour au Système U, en passant par Cora, Leclerc, Auchan et les Mousquetaires. Système U avait même dépêché son fringant et médiatique président Serge Papin. Les conditions générales de vente restent le socle de la négociation commerciale, mais l’absence de CGV ne constitue plus un délit. Le législateur a aussi supprimé le principe de non-discrimination, ce qui permet aux fournisseurs de ne pas vendre au même prix leurs produits à toutes les enseignes.
Entre deux conférences, ateliers et tables rondes, certains ont pu s’échapper pour visiter les jardins Majorelle, oasis botanique en plein centre de la médina, à côté de la villa Majorelle qui reste le pied-à-terre de Pierre Berger et dans le jardin duquel Yves Saint-Laurent est enterré. Ces jardins, créés à partir de 1924 par le peintre Jacques Majorelle, fils de l’ébéniste éponyme Louis de la période art nouveau, méritent certes un détour selon la terminologie bien connue du guide Michelin.
Des contacts ont été noués avec des entreprises marocaines et une soirée de gala s’est tenue au palais Gharnata sur invitation du Groupe d’Impulsion Economique France-Maroc présidé, comme vous le savez, par Jean-René Fourtou, ex-président de Rhône-Poulenc, puis de Vivendi, et de son Excellence Moustafa Bakkouri.
La ville s’est considérablement étendue, mais la médina dans ses remparts ocres bordés d’un côté par la Mamounia fermée pour rénovation et un peu plus loin par la Koutoubia, n’a guère changé si ce n’est que la place Jemma El Fna a été pavée (étonnant ?) et que les souks sont devenus propres. Pour ce qui est des rues et des places, on se croirait à Singapour, les mégots sont ramassés avant même d’atteindre le sol.
On ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’avenir d’une ville en pleine expansion où les hôtels de plusieurs centaines de chambres poussent plus vite que les Mac Donald ou les phone shops à Paris. Qui remplira ces hôtels en 2009 ? Pour les amateurs de dépaysement, sachez que les prix, concurrence et crise obligent, vont baisser et que vous pourrez passer un week-end cet hiver dans un magnifique riad pour un prix inférieur à 200 euros.
Avec un taux de croissance de 5% par an, le Maroc tire son épingle du jeu, mais pas pour longtemps. La crise n’épargne aucun pays.