Depuis les attentats sanglants et la grande ‘marche républicaine’ du 11 janvier à la mémoire des victimes, il se dit que l’esprit (du latin spiritus, spirare) souffle sur le pays. Être surnaturel, faculté de penser, dons de vivacité, de finesse, d’humour, l’esprit peut être mis à toutes les sauces. «L’esprit souffle où il veut» (Jean III, 8). Au débotté: Esprit de sacrifice des forces de l’ordre; Le PS et ses querelles du Filioque[1] hésite entre l’esprit de chapelle, l’esprit de clocher et l’esprit de famille…recomposée; Méprisés par les purs esprits, DSK et Dodo la Saumure, font triompher l’esprit de corps, l’esprit pénétrant[2]. «L’amour est une vie de l’esprit qui cherche à prendre corps» (G Duhamel). En linguistique, dans l’alphabet grec, l’esprit est un signe diacritique…comme le Macron. On distingue l’esprit doux (appelé de ses vœux par Syriza) et l’esprit rude (prôné par Angela Merkel). Mais attention, ‘La lettre tue et l’esprit vivifie’. C’est toujours la même chose quand il s’agit d’interpréter les Codes juridiques et les Livres sacrés.
L’esprit du 11 janvier
Au creux de la vague, pour refaire surface, l’Élysée surfe sur l’esprit du 11 janvier[3] ». Le 500ème anniversaire de la bataille de Marignan donne des ailes à François IV qui ne quitte plus son treillis[4] depuis que Dassault a vendu 24 Rafales à l’Égypte. Lors de sa conférence de presse du 5 février le Président a frappé les esprits : « Pendant deux ans et demi, tous les jours qui me séparent de la fin de mandat, je ne cesserai d’agir dans l’esprit de l’unité de la République et de l’égalité entre les Français. Quels que soient les rendez-vous, quelles que soient les épreuves, ça va être une tension que je veux installer. Parce que quand on est porteur d’une espérance aussi forte, d’une exigence aussi élevée, quoi qu’il advienne, le Président doit se mettre à la hauteur qui lui paraît être celle du pays (…) La grande question, c’est : est-ce que nous avons la capacité de vivre ensemble, échanger, partager, réussir ensemble (…) Ce qui va compter, c’est la capacité de la France à être sur le bon chemin, la bonne direction. Nous avons une bonne politique, alors il faut y aller : plus d’audace, plus de réformes (…) Je veux qu’on tire de cette terrible épreuve un avantage».
En faveur de l’Union sacrée, F H annonce un service civique étendu, une réserve citoyenne pour tous, de nouveaux moyens contre le décrochage scolaire… et militaire. Un programme churchillien qui laisse bouche Coué. « Le propre de l’esprit, c’est de se décrire constamment lui-même » (Henri Focillon). Avec l’esprit, François Hollande est à son aise. L’alchimiste travaille une substance liquide, volatile, obtenue par distillation. Pour faire de la dentelle, l’’esprit’ est le point qui passe alternativement au-dessus et au-dessous de chacun des fils, et forme un point ornemental, notamment dans le… Tulle.
L‘analphabet soup
Les grandes marches et ‘fronts républicains’ contre la barbarie terroriste et l’antisémitisme c’est bien, mais cela ne suffira pas. Il ne suffira pas d’en appeler aux esprits pour faire tourner des tables, comme Hugo à Jersey, ou de sauter sur sa chaise comme un cabri en s’écriant, «la République, la République, la République !». L’esprit du 11 janvier ne doit pas se limiter au 11 janvier de l’esprit.
Savoir ce que l’on ne veut pas (une théocratie, la censure, l’intolérance, le terrorisme), c’est bien, mais c’est bien le minimum. Il est préférable de savoir ce que l’on veut et où l’on va. La République, la laïcité ou la devise « Liberté-Egalite-Fraternité » sont des concepts juridiques (largo sensu, philosophiques), abstraits, des cadres, mais pas un programme politique au sens fort et concret du terme. La bouteille existe, mais quid du contenu ? Il ne faut pas confondre Marianne et Mary Poppins. Marianne est une figure allégorique, un totem (il en faut dans une société), pas un talisman ni une potion magique. Affubler la République de qualificatifs folkloriques (‘populaire’, ‘démocratique’) ou new-look (‘citoyenne’, ‘participative’, ‘humaniste’), ne change rien à la maldonne. Les tautologies, le psittacisme et les incantations nous enfoncent. Crétinisés par Hollywood, orphelins de leur Culture, Histoire, Humanités, oublieux de leurs langues, rongés par la mauvaise conscience post coloniale (parfois la haine de soi), hypnotisés par le relativisme culturel, les occidentaux ne savent plus où ils en sont. Ils ne savent plus savoir, penser, croire (pas même en eux-mêmes), ni transmettre.
Ce n’est pas une question de budget, de crise financière, d’évolution des mœurs, de retour des méchants ‘réactionnaires’ contre les bons ‘progressistes’ ou vice versa. Nous sommes par-delà le ‘bien’ et le ‘mal’, par-delà les anciens et les modernes. La notion même de ‘valeur’ a été déconstruite, discréditée. Plus de repères, à bas les hiérarchies, mort aux clichés, tout est beau, tout se vaut, tout est possible dans le self-service normatif et la Me Society. Il ne s’agit plus de défendre un ordre ancien, ou de construire un nouveau monde. Pour se révolter, transgresser, encore faut-il savoir analyser, décoder, comparer. Aujourd’hui on solde les comptes, la dialectique et le savoir. Les ministres, technocrates incultes, sans vista, sans charisme, ne lisent plus. Ils naviguent à vue au gré des tweets et des sondages. La République des Lettres chère à Marc Fumaroli[5] est embaumée depuis belle lurette. Érasme pour la jeunesse estudiantine se résume à Cédric Klapisch et L’Auberge espagnole[6] , avec un seul Adage[7] , le premier, « Amicorum communia omnia » (Entre amis tout est commun). C’est un beau début, mais pendant l’otium[8] , il ne faut pas oublier les 4150 adages suivants, ni les 900 Conclusions de Pic de la Mirandole, Rimbaud de l’Humanisme qui rédige à 24 ans son célèbre «Oratio de hominis dignitate ». « Para mis amigos todo, Para mis enemigos la ley » (Proverbe espagnol).
La Culture, la vraie, est laminée par le mainstream-numérico-people, et l’industrie culturelle, avec ses animateurs, ses intermittents, ses festivals, ses fonctionnaires et ses investisseurs. L’abeille de la Culture a été décapitée par le frelon (vespa velutina) culturel. Les incantations sur Voltaire, Diderot, les Lumières, Modiano et Charlie n’abusent personne. En occident, la liberté de penser, c’est moins un problème de liberté, que de ‘pensée’. La difficulté du multiculturalisme ce n’est pas le ‘multi’ c’est la ‘culture’.
Pour « Faire société commune dans une société diverse » (selon la novlangue des chercheurs es ‘lien social’) et ne vexer ni ne stigmatiser aucune communauté ou minorité, on pratique le nivellement par le bas. La ‘notation bienveillante’ masque mal la baisse du niveau scolaire. Aujourd’hui, le « Plus Petit Dénominateur ‘politique/intellectuel/moral’ Commun » c’est le ‘Mondial Moquette’ « du Beau / du Bien / du Bon / du Bonheur ». C’est une ‘analphabet soup’ de bons sentiments, un concentré de droits de l’homme lyophilisés, dans laquelle flottent quelques ‘idéaux valises’ interchangeables (durable, citoyen, participatif, humaniste) ; rigolo, mais pas nourrissant. À force de vouloir intégrer tout le monde, on ne rassemble plus personne. Le paradis sans Dieu ? Pour Simone Weil c’est la définition de l’enfer.
Le mal est fait. Personne n’est dupe. Les rouages de la transmission sont brisés et la mayonnaise ne prend plus. You can’t uncrumble an egg. Dans notre ciment social, il n’y a plus que le sable de la défiance et la langue de bois d’une classe politico-médiatique qui s’affole et tourne dans sa roue comme un hamster. La ‘République laïque’ dont on se gargarise, c’est la façade désossée d’un immeuble haussmannien transformé en bureaux vides, traversés par des fantasmes, des fantômes, un squelette drapé dans ses préceptes kantiens, des lambeaux du Décalogue i.e. « Tous égaux et différents », « Vive la tolérance et l’esperanto », « Voltaire pour tous », « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse », « Tu ne jugeras point ». C’est sympathique et utile en CM2, mais ça ne soufi pas.
Freedom is not free
Comment tisser des liens sociaux dans le vide du chacun pour soi narcissico-consumériste ? Comment construire une société sans transcendance, ni sacré. Dieu est mort, mais il fait de la résistance. C’est dans cette ambiance délétère que l’Occident doit relever un défi redoutable. La démocratie, la liberté, l’égalité ne sont pas du goût de tout le monde. Des fanatiques sans foi ni loi, encouragés par la naïveté, l’angélisme, et souvent la lâcheté de belles âmes abusées par les délices de la fraternité multiculturelle et le dialogue des civilisations, veulent abattre l’Occident décadent et ses valeurs impies. Comment l’esprit vient au FIS… Comment surtout se protéger de l’esprit du mal et éviter la soumission ?
Après le massacre de l’île d’Utoya par Anders Breivik en juillet 2011, le maire d’Oslo Fabian Stang, proposait de tendre l’autre joue et d’attendre le grand Forestier sur les falaises de marbre[9] : «Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie». Le contre-pied est audacieux. « Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage » (Camus). Une suggestion pour vraiment énerver les terroristes et les fanatiques de tous poils; supprimons la police, les portiques de sécurité, les passeports et contrôles aux frontières… ‘Let the sun shine, let the sun shine.’ «Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux» (Matthieu 5.10). Si l’on n’a pas la fibre d’un Saint Martyr ou d’un Gandhi, il faut se défendre et se protéger. Freedom is not free. Ne nous voilons pas la face, cela va être long et pénible. Il faut éviter de jeter le bébé (Liberté) avec l’eau du bain (turc). Carl Schmitt rappelle que le talon d’Achille de l’État de droit, c’est l’état d’exception. « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle » [10]. Pour trouver le juste équilibre, place aux juristes.
L’esprit de la Loi
Nous sommes tous passés par les partiels de droit constitutionnel; « La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste (…) Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste » ? Que vous inspirent ces Pensées de Pascal ? Je ramasse les copies dans 4 heures… !
Cette année nous fêtons le 800ème anniversaire de la Magna Carta Libertatum. Arrachée à Jean sans Terre par 25 barons, la Grande Charte des libertés d’Angleterre, établit l’Habeas corpus contre l’emprisonnement arbitraire[11], consacre les libertés des villes, les droits féodaux, et institue le contrôle de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. La Magna Carta est une icône vénérée par les juristes de Common Law et les démocrates. “The greatest constitutional document of all times – the foundation of the freedom of the individual against the arbitrary authority of the despot” (Lord Denning). “Here is a law which is above the King and which even he must not break. This reaffirmation of a supreme law and its expression in a general charter is the great work of Magna Carta; and this alone justifies the respect in which men have held it” (Churchill) [12].
Chez nous, le grand penseur de l’organisation politique et des pouvoirs, c’est Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu. « L’esprit des lois », son magnum opus, date de 1748. « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (…) Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir (…) Tous les hommes sont des bêtes; les princes sont des bêtes qui ne sont pas attachées». Théoricien de la séparation des pouvoirs, apôtre de la théorie des climats, pères de la sociologie, Montesquieu allie l’esprit de finesse et de géométrie. «Il faut dans les lois une certaine candeur. Faites pour punir la méchanceté des hommes, elles doivent avoir elles-mêmes la plus grande innocence ». Il disait aussi qu’il faut éclairer l’histoire par les lois, et les lois par l’histoire.
« Un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir… »
Soyons un peu cohérents et courageux. Si l’on veut jouer la carte de la République, jouons-la jusqu’au bout, renouons avec sa pompe, sa geste, sa mystique. En 2015, l’éducation civique est fade, trivial (Vie en commun et respect d’autrui) ou ésotérique (À quoi sert le Conseil économique, social et environnemental ?). Pour développer l’exercice physique et régénérer la couche d’ozone, plantons des arbres de la Liberté dans les cours d’école. Après l’effort, méditation dans le culte de la Raison et de l’Être suprême, et recueillement à la mémoire de Joseph Bara et Joseph Viala [13].
Le chant est salutaire pour fouetter le sang d’une jeunesse pleine d’énergie et d’idéaux qui a manifesté son enthousiasme le 11 janvier. Tout le monde connaît le 1er couplet de la Marseillaise qui stigmatise les féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils, et nos compagnes Le 7ème couplet, dit « des enfants », impose le respect… « Nous entrerons dans la carrière/ Quand nos aînés n’y seront plus,/ Nous y trouverons leur poussière/ Et la trace de leurs vertus (bis)/ Bien moins jaloux de leur survivre/ Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil/ De les venger ou de les suivre! » Le « Chant du départ » [14] est un autre bel hymne à la liberté contre le despotisme. (Refrain) « La République nous appelle/ Sachons vaincre ou sachons périr/ Un Français doit vivre pour elle/ Pour elle un Français doit mourir ». Saint-Just est-il Charlie ? Il était sophiste à ses heures: « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » !
150 ans plus tard, le « Chant des partisans »[15] sanctifie le combat contre l’oppresseur. Les modernes indignés et révoltés se réclament de l’esprit du CNR et de la Résistance. « Quand on court après l’esprit on attrape la bêtise » (Montesquieu). Les vrais Résistants ne faisaient pas la grève pour le remboursement de la pastille Valda par le tiers payant; ils ne faisaient pas dans la dentelle : « (…) Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme./ Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.// Montez de la mine, descendez des collines, camarades !/ Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades./ Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !/ Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite (…) ». Qui aujourd’hui est prêt à mourir pour la Patrie ? Ernst Kantorowicz a travaillé l’énigme. Mourir pour la liberté et les droits de l’homme ? Mourir pour la sécurité sociale et les 35 heures ? Le roi a deux corps et Dignitas non moritur, mais, à l’ouest, le martyr n’attire pas les foules. La NSA, les drones, les snipers américains et les commandos Kieffer ne suffiront pas.
« La perte du passé collectif ou individuel est la grande tragédie humaine et nous avons jeté la nôtre comme un enfant déchire une rose » (S Weil). À long terme, pour s’en sortir, il va falloir reconstruire la maison occidentale en repartant des fondations. Il faut lâcher les iPad, Farcebook et les tweets. A l’instar de Pétrarque, du Pogge ou de Peiresc, il faut retrouver le chemin des bibliothèques et des livres, reprendre goût à l’étude, à la philologie, la pensée. Il le faut pour réinventer une mystique, une Vita nova, sachant que l’inclinaison naturelle de l’esprit humain est de croire avant de savoir. Salluste rappelle que parmi d’autres exercices de l’esprit, le plus utile est l’histoire [16] .
Anniversaires et commémorations en 2015
Les armes françaises sont sous les projecteurs de l’histoire 1415, désastre d’Azincourt: la chevalerie française est décimée par les archers anglais; 1515 à Marignan, Coup d’essai et coup de maître pour François d’Angoulême; les Vénitiens de Bartolomeo d’Alviano sauve la mise dans une partie bien mal engagée contre les Suisses; 1815, la roue tourne ; c’est Blücher qui secoure Wellington et porte l’estocade. Napoléon attendait Grouchy. « Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine ! ».
Le sacré est aussi à l’honneur 915, Victoire du pape Jean X et Théophylacte sur les Sarrasins à Garigliano; 1115, Saint Bernard fonde l’abbaye de Clairvaux ; 1215, Disparition de Raymond Lulle, ouverture du IVème concile de Latran et fondation de l’ordre mendiant des frères prêcheurs; 1265, Début de la rédaction de la Somme théologique; 1415, Jan Hus, condamné comme hérétique est brûlé à Constance; 1515, Naissance de Thérèse d’Avila; Il y a 50 ans, clôture du Concile Vatican II, la messe est dite, exit le latin !
La culture n’est pas oubliée 1215, Promulgation des statuts de l’université de Paris; 1515, Disparition du vénitien Alde Manuce, prince des imprimeurs humanistes et inventeur de l’italique; 1665, Fondation du ‘Journal des savants’, disparition de N. Poussin et P. de Fermat; 1915, naissance de R. Barthes. Il y a 50 ans, dans Pierrot le fou, Jean Paul Belmondo et Anna Karina montraient le mauvais exemple aux enfants du baby-boom; il fait l’imbécile avec de la dynamite, elle s’ennuie et ne sait pas quoi faire. Heureusement, à la télévision, 1965, ce sont les grands débuts de Belle et Sébastien, Les Saintes chéries, Belphégor ou le Fantôme du Louvre.
Fi de l’ethnocentrisme et du Haut comité des Commémorations nationale nombriliste; On peut être persan ! 615, début du pontificat de Dieudonné Ier ; 715, début du règne de Sulayman ibn Abd al-Malik, calife de Damas; 1015, début du règne de Sviatopolk Ier (dit le Maudit), prince de Kiev, qui fait assassiner ses demi-frères Boris et Gleb ; l’histoire bégaie…1215, le chah du Khwarezm Ala ad-Din Muhammad prend Ghazni; 1415, l’empereur Yeshaq Ier d’Éthiopie est victorieux du sultan d’Ifat Sa’ad ad-Din II. Sans oublier les trésors ignorés de la sagesse orientale, « La beauté de l’homme consiste dans son esprit, et l’esprit de la femme consiste dans sa beauté » (Proverbe arabe).
Flashback, il y a 50 ans Des géants disparaissent: Winston Churchill, Thomas S Eliot, Le Corbusier, Somerset Maugham. La relève est assurée par les quinquas classe ‘65’: Dimitri Medvedev, Frédéric Beigbeder, J. K. Rowling, Pascal Obispo, Stéphanie de Monaco, Valérie Trierweiler, Rachida Dati…
«Je ne t’ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d’autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t’ai placé, tu te définisses toi-même. Je t’ai placé au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t’ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que de toi-même, librement, à la façon d’un bon peintre ou d’un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme ». [17]
Ils étaient Lorenzo Valla, Marsilio Ficino, Aldo Manuzio, Guillaume Budé, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et Scott Fitzgerald.
“So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.” [18 ]
Contact : antoine.adeline@squirepb.com
[1]Troisième hypostase de la Trinité, le Saint-Esprit socialiste procède-t-il des pairs ou du fisc…?! [2]George Sand au secours de DSK ? « Un homme qui parle d’amour avec esprit est médiocrement amoureux »…«Méfiez-vous fillettes il n’est jamais trottoir pour bien faire » (J Laurent). [3]3 Le 11 janvier, c’est tout un symbole. Mauvais présage, la guerre anglo-zouloue débute le 11 janvier 1879. Bonne nouvelle, il y a 53 ans, le 11 janvier 1962, ‘Le France’ quittait Le Havre pour sa croisière inaugurale à destination des Canaries. [4] 2015 c’est le centenaire de la croix de guerre, de l’Union patriotique des aviatrices de France, de la loi sur la mention «Mort pour la France », du ‘Canard enchaîné’ et du Crapouillot. [5] Voir par exemple son dernier opus, La république des lettres, Gallimard, Bibliothèque des Histoires, 2015. [6] « Dans le monde de Martine on avait des animaux, on bouffait ce qu’on faisait pousser, on construisait ses vêtements, sa maison. À la ferme la vie était simple pour Martine. Des fois je me demande pourquoi on a quitté le monde de Martine » (Xavier), L’auberge espagnole, C Klapisch 2002. [7] D Érasme, Collecteana Adagiorum, Paris, 1500 pour l’édition princeps. Les 16 éditions du vivant d’Érasme passeront de 820, à 4 151 adages en 1536 (édition de Bâle). [8] Temps libre permettant de s’adonner à la méditation et aux loisirs studieux. [[9]] « Auf den Marmorklippen » (1939). [10]Carl Schmitt, Incipit de la «Théologie politique» (1922).
[11] « Aucun homme libre ne sera arrêté ni emprisonné, ou dépossédé de ses biens, ou déclaré hors la loi, ou exilé, ou exécuté de quelque manière que ce soit, et nous n’agirons pas contre lui et nous n’enverrons personne contre lui sans un jugement légal de ses pairs et conformément à la loi du pays » (article 39 de la charte) [12] Plus terre-à-terre, après son achat d’un exemplaire de 1297 de la Magna Carta, David M. Rubenstein a déclaré: «The best money I ever spent ». 22 millions de dollars…la liberté n’a pas de prix ! On a pu récemment admirer à Londres les 4 derniers exemplaires connus de la charte de 1215. [13] Deux jeunes gens morts lors des guerres révolutionnaires (1793), célébrés par l’hagiographie révolutionnaire et dans les manuels scolaires de la Troisième République. [14] Musique d’Étienne Nicolas Méhul et paroles de M-J Chénier (1794). [15] Musique d’Anna Marly (1941) et paroles de J Kessel et M Druon (1943). [16] Le ‘principe d’éloignement’, le recul, permettent de dialoguer avec le passé pour mieux comprendre le présent et construire le futur. « Savoir c’est se souvenir » (Aristote). [17] Jean Pic de La Mirandole, « Oratio de hominis dignitate »; Traduction de Marguerite. Yourcenar dans « L’Œuvre au Noir ». [18] F Scott Fitzgerald, “The Great Gatsby”.