Don Cahuzac
« Ô rage ! Ô désespoir ! Ô Justice ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les implants boursiers
Que pour voir en un jour flétrir tant de toupets ?
Mon bras qu’avec respect tout Bercy admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de François,
L’apothicaire trahit ma querelle, l’helvète ne fait plus rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire au Budget !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle indignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon honneur !
Faut-il que Médiapart fasse triompher les comptes,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Cazeneuve, sois de « Pépère » à présent gouverneur ;
Ce haut rang n’admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m’en a su rendre indigne.
Et Bercy, de mes exploits fiscaux, glorieux instrument,
Mais il reste trop de traces, maudit enregistrement,
Mystères et blanchiments dans l’exil et l’offense,
M’ont servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des malins,
Passe, pour me venger, et reste bien radin. »
Le Marquis del Basta, 27 mars 2013
D’après Le Cid Acte 1, Scène 4 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55348928