Un préavis de grève au château de Windsor

« Honi soit qui mal y pense »… C’est inédit, tout au moins, depuis le début du règne d’Elizabeth II. Les employés de la résidence royale des Windsor rejoignent les syndicats de la fonction publique (civil servant) pour protester contre des rémunérations inférieures au revenu minimum garanti. Au château, le salaire moyen annuel d’un employé qui n’a pas le privilège de faire partie de la maison royale s’élèverait à £14.000. Ils ne sont ni nourris, ni  blanchis. Le financement du train royal au château de Windsor est pris en charge par un compte spécial, dit « liste civile ». Une dotation est allouée par l’Etat pour couvrir les dépenses courantes de la résidence, dont les frais de bouche et de personnel. Parmi les 700 personnes travaillant au service de Sa Majesté royale, près de 500 sont rémunérées sur la « liste civile ». Les 200 autres sont employées dans les résidences privées, telles que Balmoral en Ecosse, Sandringham dans le Norfolk ou encore Kensington Palace, et rémunérées de la poche de Sa Majesté. Le bateau (flagship) passe à travers les roulis, mais se redresse toujours.

Un adepte du « French bashing »,

David Cameron, en pleine campagne électorale, opposé à Ed Miliband, chef de file du parti Travailliste, s’attaque à un des éléments de son programme : le « rêve français ». C’est de manière brutale que le Premier ministre s’en est pris à la France en signant le 22 mars dernier une tribune dans le Sunday Times titrée « Labour will make us as bad as France ». Faut-il lui répondre en offrant des lauriers à François Hollande pour sa politique créatrice d’emplois, de redressement des comptes publics et sa côte de popularité au Zénith ? Il n’est point nécessaire d’aller aussi loin, attendons d’y voir clair. Sa prestation récente sur Canal+ n’a pas convaincue les lycéens. Que restera-t-il des industries sous pavillon français après les récents achats chinois, américains, suisses et maintenant finlandais ?

Le Prince Charles « accusé » d’ingérence politique

Le jeune et fringuant prétendant au trône aurait la fâcheuse manie de faire pression sur le gouvernement pour appuyer des dossiers chers à son cœur et lober les fonctionnaires qui se dressent sur son chemin. Depuis 2005, le Gardian demande – au nom de la loi sur la liberté de l’information – la publication des 27 « black spider memos » secrets qu’il a adressés à 7 ministères en 2004 et 2005 sous Tony Blair. Tout ce que l’on sait de ces lettres secrètes est que le prince de Galles y exprime des opinions « très » personnelles. La Cour suprême vient de valider cette requête au grand dam du palais royal. C’est l’épilogue d’une longue bataille judiciaire, d’aucuns doutent de la capacité du Prince de Galles à régner, tandis que d’autres (les pro-républicains) estiment que cette propension à intervenir est « une sérieuse force politique » à l’inverse de Sa Majesté régnante, plutôt discrète. Cet affront de future lèse-majesté est voué à l’échec, le gouvernement ayant fait voter une loi qui prohibe toute publication du moindre courrier adressé au gouvernement par la reine ou l’un des héritiers du trône. La reine a des préjugés et quelques réserves quant aux capacités de son fils Charles, alors que son préféré a toujours été le flambeur prince Andrew (54 ans), malgré ses frasques à répétition à la Polanski, DSK ou Woody Allen. Les anglais, dans leur grande majorité, sont royalistes et favorables au maintien de la famille royale qui apporte plus en devises touristiques et ventes de souvenirs et autres bimbeloteries (les fameux mugs aux effigies de la famille, pins, autocollants et cuillères rehaussées d’une tête de Windsor) que son entretien coûte aux contribuables.

La reine Elisabeth II n’entend pas abdiquer en faveur de son fils ainé,

chéri et aimé, âgé de 67 ans. En février, elle fêtait 63 ans de règne. Elle frôle ainsi le record absolu de la reine Victoria (63 ans, 7 mois et deux jours). D’aucuns prétendent que Sa Majesté s’offusque du style direct de son fils qui aurait une forte propension à ne pas « la mettre en veilleuse ». Elle lui reproche ses convictions gauchistes, notamment celle de défenseur de l’environnement, des médecines douces, du bio ou encore de l’insertion des jeunes défavorisés. Selon sa majesté, il s’agirait de pures spéculations se passant de tout commentaire. En attendant, les faits sont là : à bientôt 89 ans, elle campe sur son trône et possède depuis le 7 juin 2014 une place au centre de Paris et non point la moindre : le Marché aux fleurs Reine Elisabeth II, dans le 4ème arrondissement près du Palais de Justice, dont les heureux donateurs sponsors sont la mairesse Hidalgo et le Président en exercice. 

Les Windsor pendant la campagne électorale, un empire où le soleil ne se couche jamais Son ainé, le prince consort Philippe (93 ans) a été décoré par le premier ministre australien, Tony Abbot, un monarchiste convaincu. Ce fut un cauchemar (knightmare / nightmare), le Prince Philippe ayant été fait chevalier (« knight »). Il était temps !

Pour fermer cette parenthèse british, saluons l’amitié enfin scellée d’outre-tombe entre notre grand Charles et l’amateur de cigares, au Musée des Armées jusqu’au 26 juillet. « Si vous m’obstaclerez, je vous liquiderais » avait déclaré le général faiblement étoilé au lord anglais. J’oubliais le dédain autarcique de la reine mère toujours régnante pour son lointain cousin Richard III, mort en 1485, qui vient d’être enterré en grande pompe en la cathédrale de Leicester. Il est vrai que c’est un Plantagenêt, donc un normand, le dernier de la lignée. La reine s’est abstenue, elle a envoyé pour la représenter sa belle-fille, Sophie de Wessex, et son cousin, le Duc de Gloucester (23ème de l’ordre de succession). Il y a beaucoup à dire sur les origines de la famille régnante. Guillaume II n’était-il pas le neveu de la reine Victoria ?
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