Les scorpions du désert

L’hiver dernier, je devisais sur la folie du monde et le bateau ivre de l’économie planétaire. Trois mois plus tard, le Portugal réclame le statut de réfugié financier, Mohammed Hosni Moubarak et Liz Taylor Cléopâtre sont embaumés, le Maghreb est en feu, Wikileaks est ringardisé. Nous vivons en temps réel les fuites de plutonium, d’emprunts toxiques et de réfugiés. La réalité dépasse l’affliction.

Afrique année zéro ? Au ‘reality chaud’ de la dictature, les concurrents tunisien et égyptien n’ont pas fait le poids, éliminés en première semaine. Laurent Gbagbo bientôt « out of Africa », Bachar el Assad s’accroche, Mouammar Khadufric résiste. Après les généraux des Etats, les Etats généraux. Bahreïn, Yémen, Jordanie, serrer les fesses ou serrer la vis ? Vae victis, Mohamed VI et Abdelaziz Bouteflika s’en tirent mieux. Ils ont été formés à bonne école, chez nous.

Le retour des Sixties et Seventies n’épargne pas la géopolitique. 1961 c’était la fin de l’empire, les illusions, les trahisons, l’honneur perdu des généraux putschistes, Bob Denard et la dernière grimace de Céline qui dénonçait le « péril jaune ». 50 ans plus tard on rembobine. Aimé Césaire entre au Panthéon, Bob Dylan est à Pékin, les hélicoptères à Abidjan. Guerre de mouvement et d’intox dans les sables libyens. Pour arriver vivant en 4X4 à l’étape de Misrata, du « Paris-Tripoli-Dakar » 2011, se méfier des Mirages et attention aux Rafales. Prévoir une dépanneuse Simoun et Belmondo comme copilote (Le Professionnel plutôt qu’Un Taxi pour Tobrouk). Bonne nouvelle pour le Japon, le ‘boum’ des Pick-up Toyota. Ne pas lésiner sur la clim, la mitrailleuse lourde à l’arrière est en option.

Les grincheux ironiseront sur le déclin du maintien de l’ordre made in France-Afrique. Voire ! Les « Centurions », «Mercenaires », et «Prétorien », abandonnés au garde à vous dans la poussière des bibliothèques des maisons de campagne depuis un demi siècle, reprennent du service à West Point. Gloire posthume pour Jean Lartéguy qui vient de nous quitter. La bataille d’Alger (Pontecorvo, 1966) fait un (passage à) tabac dans les états-majors de l’armée US. Les tomahawks, les satellites, la guerre vidéo c’est bien, mais pour la guérilla, les contre insurrections, en Afghanistan, en Libye, en Syrie ou ailleurs, ne pas oublier le renseignement, le terrain et les leçons du passé.

Nostalgie des bandes dessinées de notre enfance qui nous transportaient au Katanga, à Port Lyautey, en Syldavie, en Dancalie. Rastapopoulos, le docteur Müller (alias Mull pacha), Omar ben Salaad, Olrik ou les mystérieuses puissances étrangères n’avaient qu’à bien se tenir. Il y avait les gentils et les méchants. Archie Cash se coltinait des zombies maléfiques. Natacha la petite hôtesse de l’air démantelait un réseau de trafiquants d’uranium. Bernard Prince défiait le général Satan dans des oasis en flammes pendant que Tanguy et Laverdure défendaient l’honneur des cocardes (Mirage sur l’Orient, Lieutenant Double Bang, Baroud sur le désert, Mission dernière chance, Le Survol interdit). Hergé, Greg et Hermann, Charlier et Uderzo, Malik et Brouyère, Walthéry, Pratt…  avaient tout prévu.

Au rayon adulte, Jean Raspail reprend du poil de la bête (forcément immonde). Du Rivages des Syrtes au Camp des Saints en passant par Lampedusa ou Mayotte ? «Et ils montèrent [et se répandirent] sur la largeur de la terre, et ils environnèrent le camp des Saints, et la Cité bien-aimée, mais Dieu fit descendre du feu du Ciel, qui les dévora» (Apocalypse, 20,9).

Au sud, le désert des tartares est en ébullition ; au nord, c’est plutôt Le désert rouge (Michelangelo Antonioni, 1964). Quel happy end et quel avenir du haut des « Falaises de marbre » ?


 

Le bluff technicien

Les experts sont formels; l’accident nucléaire de Fukushima est plus sérieux qu’on ne le pense, mais moins qu’on ne le croit. Pas d’alarmisme luddiste; dans 2500 ans la radiation sera à peine 300 fois supérieure à la normale. Une chose est sûre, rien n’est certain, et encore… Avec les décontaminations, les retraitements de rejets, l’enfouissement des déchets, les constructions de sarcophages (il manque 600 millions pour la consolidation de celui de Tchernobyl), les suivis médicaux à grande échelle, tout le monde fait gris(ou) mine. L’addition pour produire l’énergie la moins chère et la plus propre du monde commence à être salement salée. Mais peut-on dire AREVAr au nucléaire ?

Jacques Ellul, penseur de la technique (comme Heidegger ou Habermas), polygraphe anticonformiste, a dénoncé les travers du système technicien (1977) et le bluff technologique (1988). La technique s’auto-accroît, impose ses valeurs d’efficacité et de « progrès scientifiques », mais elle ignore l’homme, ses besoins, sa culture et nie la nature. «Certaines techniques finissent par envahir tout l’horizon des fins en se donnant à elles-mêmes leurs propres lois, en devenant « auto-nomes » et non plus seulement automatiques » (B Latour). Les juristes ont lu son « Histoire des institutions », mais Ellul est aussi un théologien protestant (il s’intéresse à l’Apocalypse !) et un sociologue multicartes (la propagande, la révolte, le marxisme, etc.). Il parlait d’une incompatibilité entre le judéo-christianisme et l’Islam إن شاء الله. Inch’ Allah …. C’était avant la dictature du «Politically Correct».

Beaucoup d’atomes crochus entre les théoriciens de la société du risque (Beck, 1986), de la catastrophe, du chaos et les futurologues. Jacques Attali, Nostradamus toutologue qui, l’an dernier nous donnait 10 ans avant la ruine, vient de commettre « Une brève histoire de l’avenir ». Il a pris Olivier Todd de vitesse. Ce dernier prépare un essai magistral et visionnaire qui fera datte, « L’avenir de l’histoire ou le printemps des révoltes arabes ».

Langue de bois

L’actualité n’est pas rose. On n’est pas sûr d’y Copé mais personne n’est à l’Aubry de rien. 2012 approche. Chacun peaufine sa partition pour la fête de la musique électorale. Grosse caisse, pipo ou flûte traversière, les spécialistes du marketing politique recherchent au synthétiseur l’harmonie qui permettra de remporter la victoire de la Musique. Les gentils ou les méchants ? (Michel Fugain et le Big bazar 1973, un grand cru).

En avant première, scoop exceptionnel de la Revue ; un extrait de discours électoral du/de la futur(e ) président(e) de la République :

« J‘ai pour notre pays une grande et noble ambition. Après les crises internationales qui nous ont durement touchés, après le temps des Jérémiades, de la démagogie et des frilosités, vient le temps du rassemblement. Il faut donner un élan à la nation qui doit retrouver sa fierté et ses valeurs. Il faut réconcilier la France avec elle-même. A l’heure de la mondialisation les clivages dogmatiques et politiciens sont stériles. Non, la gangrène du chômage n’est pas une fatalité. Non, la débâcle écologique n’est pas programmée. Non, l’insécurité n’est pas inéluctable. Oui, il faut redonner l’espoir à la jeunesse. Oui, il faut investir massivement dans la recherche et l’éducation qui développent l’esprit d’entreprise. C’est le travail, le savoir et la culture qui permettront de créer les investissements de demain et de rétablir la confiance. Pas de renouveau sans un projet ambitieux et moderne, un projet pour l’avenir sur lequel je m’engage à rendre des comptes régulièrement. L’heure est venue de réformer en profondeur mais dans la sérénité. C’est la priorité des priorités. Je veux passer un pacte de confiance avec la nation. Non à la langue de bois, Non à la spéculation rapace, Oui aux nouvelles solidarités. Oui à une société moins corsetée, plus libre. Oui à une France des valeurs vraies, une France plus forte et sûre d’elle-même, au sein d’une Europe respectée qui montre la voie dans le nouvel ordre mondial en construction. La route sera parfois difficile mais le consensus est mon combat. Le pays trouvera son second souffle, parce que vous le méritez, parce que votre travail doit être récompensé. N’écoutez pas les mensonges, n’ayez pas peur, ayez confiance, engagez vous. L’argent existe. Nous sommes riches de nos différences qui cimentent l’unité profonde. Notre travail à tous, nos efforts communs vont payer. Vive la République vive la France. ».

Langue de bois. On dit aussi langue de caoutchouc, ENAlangue. En allemand «Betonsprache». «Politichese» en italien. Morceau de bravoure d’un expert: «Ceux qui n’ont pas construit les fondations ne peuvent construire qu’une maison de papier parcourue par les courants d’air des fausses promesses et des déceptions » (Maotterrand). Démagogie, manichéisme et langue de bois, trois mamelles frelatées de la démocratie. Vieille querelle entre le philosophe, qui aime la vérité, et le sophiste, amoral, vénal et manipulateur, qui s’intéresse à la seule efficacité persuasive. Mais les citoyens ont les politiciens qu’ils méritent.

Dernière minute : Stephan Hessel vient de signer un contrat avec lui-même pour tourner un film de lui, produit par lui, sur lui, avec lui : «Jules et Jules». Il va également lancer une crème antiride « Optim », une méthode de fitness mental avec Edgar Morin et un jeu vidéo « Indignator ». On parle aussi de lui pour le prix Nobel du… marketing.

Что делать?

Et si pour une fois on arrêtait le boneto/boléro/bénito politicien en jouant cartes sur table en ne promettant rien de mirobolant et en reconnaissant honnêtement que les marges de manœuvres réelles sont très réduites ? Et si pour une fois on prenait les électeurs pour des adultes ?

Dans un monde à feu et à sang, au milieu des épreuves et de l’injustice, « Que faire ? » Lénine s’était posé la question en 1902 (Что делать). Il croyait avoir la recette miracle pour arrêter les palabres et transformer la société. Bilan globule-ment négatif. A l’autre extrémité du spectre ontologico politique, Cioran : « La lucidité complète c’est le néant […] Puisqu’on ne se souvient que des humiliations et des défaites, à quoi donc aura servi le reste ? ». Le misanthrope roumain est né il y a 100 ans jour pour jour.

L’alternative n’est pas folichonne, Joan Baez, Pasionaria élégante, réconforte les retraités de l’Education nationale en fredonnant Le temps des cerises. C’eravamo tanto amati…Sur France culture les boyscouts de l’indignation foucaldo-bourdieusienne réchauffent la vieille soupe des Lumières et des idéaux universels, coupée au relativisme culturel. Belle aporie, mais la garbure est nourissante pour les sans calottes persans du CNRS. On s’essaie aussi à la recette du pâté d’alouette humaniste. Pour l’«homo festivus» 2011, prévoir un boeuf bien gras de Patrick Sébastien, un mouton Mérinos de Nicolas Hulot et une alouette d’Erasme. Peut se servir tiède avec garnitures multiculturelles, ou plus relevé avec une sauce piquante divers-cités. Indigeste. Pas de quoi nous sortir de la crétinisation par hypnose plasma-numérique, et du désenchantement général.

Le pourquoi des souffrances est insondable. Sagesse de Job (’iyyov). Pierre Assouline vient de consacrer une belle enquête romanesque à ce difficile poème didactique. Le message de Job est ambigu mais salutaire car il invite à la méditation ; tantôt invocation à la droiture, tantôt perspective cynique de cette idée, peut-être une réponse au problème du mal. « L’homme né de la femme ! Sa vie et courte sans cesse agitée / Il naît, il est coupé comme une fleur; Il fuit et disparaît comme une ombre. / Et c’est sur lui que tu as l’œil ouvert! Et tu me fais aller en justice avec toi! / Comment d’un être souillé sortira-t-il un homme pur? Il n’en peut sortir aucun. / Si ses jours sont fixés, si tu as compté ses mois, Si tu en as marqué le terme qu’il ne saurait franchir / Détourne de lui les regards, et donne-lui du relâche, Pour qu’il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée » (Job, 14).

Actualité juridique et judiciaire

Procédure pénale; la nouvelle loi du 14 avril déjà en garde à vue !? Cette réforme a été imposée par la décision du Conseil constitutionnel qui, le 30 juillet dernier, avait censuré le régime de la garde à vue. Dans 4 arrêts rendus le 15 avril, l’assemblée plénière de la Cour de cassation vient de juger que les règles posées par l’article 63-4 ancien du code de procédure pénale, relatives à l’intervention de l’avocat en garde à vue, ne satisfont pas aux exigences de l’article 6-1 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

Désormais, la personne gardée à vue pourra demander à être assistée par un avocat dès le début de la première audition. La garde à vue ne pourra être prolongée que dans des situations exceptionnelles, ou si la peine de prison encourue est d’au moins cinq ans ferme. Dans ce cas, une autorisation « écrite et motivée » du procureur et du juge des libertés et de la détention sera nécessaire. A l’issue de chaque audition ou confrontation à laquelle il assiste, l’avocat peut désormais poser des questions. La nouvelle loi rappelle que la garde à vue est une mesure de contrainte et qu’elle doit se dérouler « dans des conditions assurant le respect de la dignité de la personne » .

Droit pénal: Berlusconi va-t-il payer Ruby sur l’ongle ? Oudini des chambres correctionnelles depuis 30 ans, dans l’affaire «Rubygate », Silvio Berlusconi est accusé de «prostitution de mineure» et «d’abus de pouvoir». Il serait intervenu auprès de la police de Milan pour faire libérer la jeune Karima el-Mahroug, (dite Ruby), en prétextant que c’est la nièce du Président Moubarak. La petite « voleuse de cœurs » a participé mineure à des « soirées élégantes où l’on dîne, danse et chante», organisées dans une villa du prévenu. Sûrement bien conseillée, elle a décidé de ne pas se constituer partie ci-vile. Renvoi au 31 mai. Sauf rendez-vous de dernière minute le «sans-torts» transalpin pourrait con-paraître. «In nome del popolo italiano »… ? (Risi, 1971).

Droit du travail : Affaire Renault, les cadres se rebiffent. Le fiasco avec option air gag de ses inspecteurs La Bavure va coûter cher à la Régie (et donc aux contribuables). Outre les indemnités de licenciement (entre 1,2 million et 170.000 euros selon l’ancienneté), les cadres victimes demandent des Méga(nes) dommages et intérêts pour préjudice moral (autour de 3 millions d’euros chacun). De quoi s’offrir des vacances à Naples au volant d’une « Floride » (1958) ou d’une « Manoir » (1959), à la recherche du You-koun-koun. (« Le Corniaud », Oury, 1965). Ces montants sont sans précédent en France, à l’exception notable du récent jack pot ( aux roses) touché par notre Bernard Tapie national. Selon des sources fiables de 3eme main, la douloureuse, pourrait s’élever à 11 millions d’euros. Un peu plus d’an de salaire de Docteur Gho. Bon baisers de la Régie ou le Spectre des Prud’hommes transformés en Casino Royal !

Culture : balades sur la mer salée

Deux belles expositions pour s’oxygéner et quitter l’Europe aux anciens parapets.

A la Pinacothèque de Paris, «Le voyage imaginaire d’Hugo Pratt ». En hommage au Maître vénitien beaucoup de dessins, d’aquarelles, une salle entière tapissée des 163 planches à l’encre du chine de La Ballade de la mer salée  (1967). Pour Pratt le dessin est une calligraphie doublée d’une chorégraphie. « Je dessine souvent des mouettes, je les aime beaucoup. Une mouette c’est un planeur élégant et parfait ». Corto Maltese est évidemment à l’honneur. Vous croiserez aussi Raspoutine, le Moine, des héroïnes mélancoliques – Pandora, Banshee, Changaï Li- les baroudeurs du ‘Long Range Desert Group’ de la 8ème armée (« Gli scorpioni del deserto »), Koïnski, Cush, le lieutenant de la Motte, du 3ème escadron méhariste de la Somalie française, tout cet univers militaire et colonial qui fascinait HP. « Crack – Bang – Crack – Crack… ». « Hugo Pratt fait de sa nostalgie de la littérature et de la nôtre un sujet d’aventure » (U. Eco)

Il y a 50 ans c’était aussi le lancement d’un paquebot mythique, fleuron de la « French line », le « France », troisième du nom. L’exposition du Musée de la Marine retrace les grandes heures de cet ambassadeur de la technologie et de l’art de vivre à la française. 315 mètres, 76 049 tonneaux de jauge brute, 160 000 chevaux. Luxueusement meublé, le paquebot a été décoré par plusieurs peintres de l’École de Paris et notamment Louis Vuillermoz. Des milliers de passagers ont été marqués à vie par une traversée Le Havre-New York en 5 jours à 31 nœuds. Le désarmement est triste et les causes du naufrage bien connues ; concurrence des jets, du «Queen Elizabeth», dévaluation du dollar, crise pétrolière, mutinerie de septembre 1974 dans le port du Havre. 1974 ou le crépuscule des 30 glorieuses. L’épisode Norway ne sera qu’un sursis avant le démantèlement par des ferrailleurs en Inde . « Terminé pour les machines ». La boucle est presque bouclée. « Quand la société se disloque, quand l’art politique est perdu, alors les artistes, placés au faîte  de l’édifice, sont les guetteurs désignés pour avertir l’ensemble des hommes de tous les périls qui menacent aussi les activités les plus hautes que les plus modestes bonheurs » (A Bonnard).

« […/…] Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’œil niais des falots ! […/…]

Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
O que ma quille éclate ! O que j’aille à la mer !

Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons. »

(Extraits du «Bateau ivre», Rimbaud , 1871)
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