Je vous recommande chaudement en cette saison plus froide que de coutume, la série des enquêtes de Akitada Sugiwara écrite par I.J. Parker. Elles sont notamment publiées dans la collection « Grands détectives » 10/18.

Akitada est un jeune aristocrate et fonctionnaire menant des enquêtes dans le Japon du XIème siècle (l’ère Heian, époque où l’organisation du gouvernement est dans l’ensemble encore calquée sur la Chine). Il est confronté à de multiples difficultés personnelles et professionnelles. Il commence sa carrière au fin fond du Japon, à un poste qui ressemble à une punition et un exil. Sa situation est due notamment à son caractère trop entier et son refus de se conformer totalement aux règles de son milieu, ce qui le rend plus proche du lecteur et attachant. Il fait front, fonde une famille, dénoue les intrigues, surmonte le froid, l’hostilité et même plus encore, sans pour autant devenir un « super héros ».

La violence est bien présente (dans les crimes et dans la vie quotidienne) mais elle ne tombe pas dans le gore ni l’analyse du psychisme des meurtriers en série. Il y a de l’aventure et de la « baston » mais sans aller jusqu’à « l’action sans relâche ». Il y a aussi une peinture de ce qu’était la vie du peuple japonais de cette époque, l’organisation de la police et de la justice et la confrontation de deux religions, le bouddhisme et le confucianisme. Les personnages sont truculents: politiciens véreux, moines voyous, veuves joyeuses, aristocrates enfermés dans le carcan des traditions, prostituées… Cela ressemble aux films en noir et blanc japonais sur les rônins (samouraïs sans maitre).

Facile à lire, bien écrit, divertissant, dépaysant et instructif.