Comme nous vous l’avions indiqué précédemment (« De nouvelles extensions de noms de domaine pour 2013 »), l’ICANN [1], l’organisation américaine chargée de gérer l’attribution des noms de domaine, a décidé en juin 2011 d’autoriser l’utilisation de nouveaux noms de domaine « génériques de premier niveau ». Pour l’ICANN ce changement ouvre « la voie à de profonds changements dans le système de noms de domaine sur Internet ».
Par le passé nous connaissions quelques 22 extensions génériques, telles que « .com », ou encore « .net », « .org », auquel s’ajoutaient 250 extensions géographiques correspondant à un pays ou un territoire, telles que « .fr », « .uk », « .eu », etc.
Désormais, le nombre d’extensions ne sera plus limité, puisque l’ICANN autorise la création de noms de domaine ayant pour extension :
• des noms de villes ou de régions, tels que « .paris » ;
• des noms d’institutions ;
• des noms de communautés, permettant de rassembler leurs membres, tels que « .gay », « .green », « .catholic » « .hallal »;
• des noms génériques, tels que « .club », « .movie », « .auto» ; et
• des noms d’entreprises privées ou de marques phares de ces entreprises, tels que «.youtube », « .heinz ».
Un an après l’ICANN annonce [2] avoir reçu 1 930 dossiers de demande d’attribution, dont un peu moins de la moitié vient d’Amérique du Nord, 675 d’Europe et… 17 d’Afrique.
66 demandes sont de nature géographique et parmi elles, en France, des régions comme « .corse » ou des villes « .paris ». 116 demandes correspondent à des noms de domaines de caractères non-latins comme l’arabe, le chinois ou le cyrillique.
Pour la France 54 demandes ont été déposées dont la majorité par des grandes entreprises telles Airbus, BNPP, Hermès, Leclerc, Total SNCF et un certain nombre de sociétés d’assurances ou mutuelles (Axa, MAIF…). L’Oréal, à elle seule, fait 14 demandes pour diverses marques.
Il est à noter que plusieurs sociétés ont demandé l’attribution d’un même terme générique et notamment « .hotel » « .home » « .cloud » « .design » « .free ». En l’absence de résolution amiable ou d’un droit de priorité, les noms demandés par au moins deux entreprises feront l’objet d’enchères.
Pour tous les autres l’acquisition du suffixe aura un coût déjà élevé puisqu’il est de 185.000 $, montant auquel il faudra ajouter 25.000 $ par an pour la maintenance de l’extension.
La prochaine étape consiste en l’évaluation des demandes, période pendant laquelle il est possible à toute personne de faire des commentaires voire des objections formelles. L’attribution définitive ne devrait pas intervenir avant 2013.
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[1] Internet Council for Assigned Names and Numbers
[2] www.icann.org/en/news/announcements/announcement-13jun12-en.htm
Stéphanie Faber est Membre de voxFemina – Paroles d’Experts au Féminin