Je ne dénoncerais pas la personne qui m’a fait cette réflexion au lendemain de la journée de la femme, à l’occasion de laquelle je me suis rendue, avec Marie Aimée Peyron, au formidable colloque organisé par le Barreau de Paris.

Pour certains (et je devrais dire, pour « bon nombre ») la journée de la femme a avant tout un coté récréatif (si on est positif) ou revendicatif et féministe (qui sont véritables « gros mots » dans certains milieux). Il s’agirait d’un moment accordé aux femmes pour qu’elles puissent discuter entre elles de « leurs » problèmes et de leurs « états d’âme ».

Après cela, il faut revenir à la réalité.

Après tout, même si cette journée ne servait qu’à nous rencontrer pour partager une certaine forme de communauté et, si possible, de solidarité ce serait déjà bien. Mais les femmes n’aspirent pas seulement à être rassurées, elles recherchent avant tout l’efficacité. Après une prise de conscience de la situation à laquelle elles sont confrontées, elles cherchent les méthodes pour y faire face, pour « prendre les choses en mains ».

Or, nous avons pris conscience que les difficultés auxquelles nous nous heurtons dans notre vie professionnelle sont partagées par d’autres femmes et que cela relève de l’organisation et de la culture de la société dans laquelle nous vivons.
Bien sûr mis, nous nous heurtons le plus souvent à l’argument selon lequel la situation actuelle résulterait de la propension naturelle des femmes à s’occuper d’avantage des enfants que les hommes et donc à ne pas pouvoir se consacrer autant que les hommes à leur travail (Je vous laisse apprécier… ).

Indépendamment de la question de l’égalité homme/femmes, la société est en constante évolution et des changements bien plus spectaculaires vont résulter dans le monde du travail du fait des nouvelles technologies (et du travail à distance), de la mondialisation (sa forme plus pernicieuse étant la délocalisation) et du vieillissement de certaines populations.
La société connaît de grands changements dans les relations hommes/femmes dans la sphère familiale. Le revenu des femmes est devenu une contribution indispensable pour presque tous les foyers (en raison, notamment, de l’accroissement des divorces mais aussi de la précarité dans le travail qui touche aujourd’hui les hommes dans toutes les catégories socio économiques). L’évolution de la situation dans la sphère professionnelle est le prolongement de ces autres changements. De plus, de véritables compétences (il n’y a qu’à voir le niveau des diplômes des femmes et le temps consacré à leur formation) sont gâchées et perdues pour les entreprises qui les négligent. (Je ne parle même pas de tout le bien qu’apporte la diversité, car je pense que certains ne lui accordent que peu d’importance, voire sont convaincu du contraire !).
Ne tardons donc plus à nous adapter et à évoluer. Des femmes et hommes de bonne volonté sont en train de réfléchir, et d’agir, en se sens.

La Journée de la femme n’est pas une nouvelle « fêtes des mères au travail » mais sert pour certains à prendre le temps de la réflexion ainsi que plus généralement en rappeler publiquement l’importance.

Et l’avocate se réveille en moi pour vous rappeler qu’il existe d’ors et déjà un certain nombre d’obligations légales dont le non respect peut entrainer des sanctions.