Pourquoi ne pas faire le tour du monde pour récolter de bonnes nouvelles afin de nous ressourcer et de faire le plein d’optimisme en ces temps de déprime et de pétrole cher. Adepte du vélo, pour mes déplacements, je me considère comme un privilégié. Pour résister à l’envolée du prix du baril, pourquoi ne pas réduire son volume à l’instar des Américains qui font baisser la valeur de leur devise. Parler de l’« alunage » réussi de la sonde Phoenix sur Mars, rien à voir avec la barre éponyme, nous éloignerait des nourritures terrestres.
Commençons par le Canada, pays aux espaces sablonneux bitumeux, où un Français, Michel Fournier (autre que Michel Fourniret) a raté l’exploit à 64 ans en ne sautant pas en parachute d’une hauteur de 40 km où la température ambiante est de –100 C°. Méfiez-vous des grands sots ! Il devra patienter pour faire son entrée dans le Guiness book (sans lien connu avec la bière épaisse irlandaise). En descendant vers les Etats-Unis, nous sommes les témoins attentifs d’une compétition revigorante entre Mme Clinton et M. Obama, duel unique dans les annales entre un ressortissant de la communauté noire et une femme, de surcroît épouse d’un ancien président. Que le meilleur gagne ! Pour vos vacances prochaines, je vous conseille la lecture « Les Chutes » de Joyce Carrol Oates, immense écrivain américain. Le héros de ce livre copieux n’est autre que les Chutes du Niagara et accessoirement un avocat pionnier de la protection de l’environnement (Prix Fémina étranger 2005), que Nathalie Kosciusko-Morizet n’aurait pas renié.
En nous dirigeant vers l’hémisphère sud, on ne peut s’empêcher d’applaudir au décès de Manuel Marulanda, chef historique des Farcs, dont le départ vers l’au-delà pourrait mettre un terme à la guerrilla vieille de plus de 40 ans et la libération de certains otages. Un arrêt au Chili s’impose pour des raisons à la fois touristiques (une des destinations les plus fascinantes pour ceux qui aiment la nature à l’état brut), mais aussi en raison des progrès de cette jeune démocratie.
En traversant l’océan, nous ne nous attarderons pas en Afrique du Sud, ceci n’est guère propice par temps lourd, même Mandela est gêné, mais nous observerons les progrès, notamment en matière de PNB de nombreux pays d’Afrique, grâce à la hausse du prix des matières premières, y compris agricoles. Notre président ayant fait un voyage éclair en Angola, sans Carla, rien ne nous oblige de suivre ses pas dans un pays fraîchement sorti de la guerre civile et qui, aujourd’hui, se berce des bienfaits des pétrodollars et des tensions avec son bienfaiteur chinois (voir article dans la Revue de Pierre Le Breton). Entre temps, notre président voyageur, rentré en métropole, a festoyé à Rungis à 5 heure du matin, mais accompagné cette fois-ci de sa jeune épouse, en évitant la halle des poissons.
A l’autre bout du continent, l’Algérie montre des signes contradictoires de progrès et un recul du terrorisme, mais pourquoi la vague antichrétienne ? La Tunisie en son île de Djerba accueille des milliers de pèlerins juifs qui se rendent à la Ghriba, l’une des plus vieilles synagogues d’Afrique. Un détour par Beyrouth permet de se réjouir de la sortie de la crise des institutions par l’élection de Michel Sleimane (encore un Michel) à la présidence, moins de deux semaines après les combats de rues opposant le Hezbollah aux sunnites et l’accord de Doha. Longue vie au Président.
En remontant par la botte, vous contournerez la région de Naples si votre odorat est sensible et laisserez le bouffone en son palais de Quirinale en attendant qu’il soit fréquentable. Nous accostons les rivages de la douce France où la proximité de la présidence française de l’UE devrait nous réjouir, mais pas autant que la Palme d’or attribuée à l’unanimité du jury à « Entre les Murs » de Laurent Cantet et les élèves du lycée Françoise Dolto. Il n’y aura pas eu de réplique de mai 68 et le temps maussade du mois écoulé nous laisse espérer un mois de juin radieux. Laissons de côté les îles britanniques où Gordon Brown lutte pour sa survie, qu’il aille en paix, une étape chez Gordon Ramsay, l’écossais virtuose et compétiteur d’Alain Ducasse remontera votre moral britannique, à défaut, vous le trouverez au Petit Trianon à Versailles. Si votre bourse est quelque peu racornie, allez à Boulogne vous régaler de poissons frais dans un restaurant éponyme d’une poissonnerie (« Boulogne Sur Mer » – 11 bis avenue GB Clément, tél. 01 46 04 12 87),. Les poissonneries qui se transforment en restaurant le soir sont encore une minorité, surtout en période de grève des marins pêcheurs.
Alors que le parlement français a déclaré hors la loi les OGM, nos voisins britanniques progressent sur le chemin rocailleux de la génétique et des biotechnologies en croisant gènes humains et animaux.
Sur l’autre rive du Rhin, Angela se porte bien. Merci. Le temps nous presse et nous nous attarderons donc guère en route, pour aborder directement les côtes de Myanmar où l’aide humanitaire a fini par arriver, après l’intercession de Ban Ki-moon. Au Sichuan, la situation n’est guère brillante, les répliques nombreuses compliquant le travail des sauveteurs, mais là aussi, les dirigeants ont, contrairement à leurs habitudes, accepté l’aide internationale, ce qui est un progrès et nous laisse espérer des Jeux loin de la politique. La situation au Népal s’est apparemment normalisée, en tous cas, on en parle moins, si ce n’est du monarque déchu sommé de quitter son palais.
En rentrant par la Sibérie, une étape à Moscou permet de vérifier les progrès du clonage entre Vladimir Poutine et son successeur, Dmitri Medvedev. A Bruxelles nous avons rencontré Madame Fanny Rodwell, veuve d’Hergé. Et nous voilà de retour à Paris pour savourer un « Caramel Macchiato » dans le trendy Starbucks Café des Champs Elysées en attendant de voir Besancenot chez Drucker.
Dans cette revue de mai, j’ai retenu les petits déjeuners Velasquez, dont celui de la semaine dernière, qui a été consacré aux clauses de médiation, fréquenté par certains d’entre vous, les progrès de la société européenne (SE), forme adoptée par la SCOR, précurseur et essuyeur de plâtres en la matière, la publication, le 24 mai, au JOUE de la directive sur la médiation, que les états membres, à l’exception du Danemark, devront transposer dans les prochains 36 mois (pourquoi ce délai alors que la directive qui comporte une dizaine d’articles pourrait être d’application immédiate ?), l’adoption de la nouvelle loi sur la discrimination et la présentation du 3ème rapport de la Halde au Président de la République par Louis Schweitzer, très motivé. Faudra-t-il que la HALDE assigne des magistrats pour discrimination judiciaire ? Que faire sinon contre des juges du TGI de Lille qui annulent un mariage pour défaut de virginité de l’épouse, sorte de vice rédhibitoire ? Que la honte soit sur eux. La Chancellerie aurait décidé de faire appel de cette « décision dans l’intérêt de la loi ». Ceci n’empêchera pas la fusion GDF-Suez, il était temps.
Si vous n’êtes pas attiré par les Chutes, vous pourriez vous rabattre sur le folio 4653 « Eine Frau in Berlin », journal d’une allemande, qui a préféré rester anonyme, du 20 avril au 22 juin 1945, c’est décoiffant ou alors sur un article de Jean Baudry, alias Rimbaud, publié dans ‘Le Progrès’ des Ardennes du 25 novembre 1870, dans lequel il s’adresse à Bismarck.
Nous resterons ici pour le moment, sur le mariage de Lille qui sucite la polémique. Rêvons qu’un Président de la République requiert la nullité de son mariage parce que sa jeune épouse n’était pas…
Soyez sans crainte pour vos vacances, les nappes phréatiques hexagonales sont pleines et il nous reste assez d’eau pour alimenter Barcelone et sa région.
Je vous souhaite un agréable mois de juin. Evitez le Bistrot Romain des Champs Elysées, il est occupé par des travailleurs sans papier. Si la faim vous tenaille, essayez Thion, restaurant thaïlandais au Quai d’Orsay, commandez « un tigre qui pleure » et si c’est votre jour de chance vous risquez d’apercevoir à votre gauche, deux Présidents attablés.