• Hubert Nyssen, le fondateur des éditions Acte Sud, n’est plus. Cette disparition nous chagrine. Avoir fondé en 1978 les Editions d’Acte Sud et l’avoir haussé au niveau des premier éditeurs français avec plus de 500 nouveautés par an et un catalogue de près de 10000 titres est déjà digne d’éloges et de respect. Quantité n’est pas toujours signe de qualité. Dans le cas d’Acte Sud, c’est bien le contraire, de nombreux titres publiés sont excellents. Hubert Nyssen nous a fait connaître des écrivains étrangers tels que Paul Auster, Nancy Huston, Paul Nizon, mais également Laurent Gaudé. Nous vous avions déjà rendu compte du « Soleil des Scorta », Prix Goncourt 2004 dans La Revue d’octobre 2011. Avant le décès survenu le 12 novembre de Hubert Nyssen, nous avions entrepris la lecture de « La Porte des Enfers », de ce même Gaudé. Ce livre est si spécial qu’il vaut mieux que je ne vous en dise rien, à vous de le découvrir, si une descente aux enfers vous fait envie (Babel / Acte Sud n°1015).

Amélie Nothomb statufiée à Lille (cf. Schwarzenger). Quel chapeau choisir, le sien ou celui de Madame de Fontenay?

Musée Cocteau à Menton : l’architecture du nouveau musée, due à Rudy Ricciotti, même si l’emplacement en bord de mer est exceptionnel, est décevante. Le choix des œuvres pendues aux cimaises, un bric-à-brac, est peut-être intéressant, mais l’ensemble n’est pas convaincant. Des affiches, des extraits de films, des photos, des bandes sonores, des manuscrits, une peinture, une tapisserie, le tout donne une impression de fouillis et une image pauvre de l’éclectisme de l’artiste. Le résultat est décevant si l’on considère les 1200 pièces offertes par Séverin Wunderman, collectionneur passionné de Cocteau et ancien président de la firme horlogère suisse Corum, peu avant son décès en 2008. On reste sur sa faim. Ce nouveau musée (encore un) interpelle et alimente la démonstration que toute œuvre graphique ou sonore ne mérite pas d’être exposée dans un musée. Nous avons déjà eu l’occasion d’observer que la tendance contemporaine de réduire l’art à une représentation muséographique est réductrice. Ne vaut pas le détour. Si vous êtes à Menton, arrêtez-vous quelques instants dans ce musée, mais n’oubliez pas de visiter la ville dans son écrin. Peut-être que le musée éponyme de Milly-la-Forêt, dans l’ancienne demeure de Jean Cocteau au bord de la rivière, « L’École », est plus réussi.