C’est la confession que fait Pierre Kretz dès le titre de son roman paru en 2005. Et de confession il est question à la première ligne. « Le petit catholique » – ainsi qu’il se nommera tout au long de l’ouvrage découvre le mystère de ce sacrement fait de chuchotis dans l’ombre à travers une grille de bois, d’aveux un peu contraints tant, à l’âge de l’enfance, on a de mal à se trouver des péchés, quand le nom même de certains de ces derniers reste obscur.
Mais l’enfant comprend qu’il vit dans « un village de pécheur». L’auteur évoque cette Alsace des années 60, « terre de foi réputée » dans laquelle il grandit, en un temps où les rites de l’Eglise Romaine marquent encore les heures et les jours, comme des siècles auparavant.
C’est d’une plume sensible, sans afféterie, avec une ironie délicate que l’écrivain recherche son temps perdu. Sans doute appartient-il du coup aux cohortes innombrables de ceux qui font de leur enfance le thème de leur premier roman, mais la place qu’y tient la vie religieuse et la spécificité d’une région très attachée à ses traditions et partant réputée conservatrice confèrent à ce petit livre une originalité remarquable.
C’est par ailleurs le portrait d’un jeune être curieux et critique, respectueux puis distant qui s’éveille à toutes les découvertes que lui offre le monde des adultes.
L’auteur Né en 1950, Pierre Kretz a été un « avocat engagé ». A l’âge de 50 ans, il a « tombé la robe » pour se consacrer à sa passion pour le théâtre : écriture, mise en scène, jeu. Son deuxième roman « Le gardien des âmes » vient de paraître*
*La Nuée Bleue 2009