Les jurés du procès ENRON déclarent coupables les anciens dirigeants du géant de l’énergie.
Après 4 mois d’audience et huit jours de délibérés, les jurés ont tranché : l’ex-président du Conseil d’administration Mr. Kenneth Lay a été reconnu coupable de six chefs d’inculpation pour complot et fraude, il risque une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 45 ans, et l’ex-PDG Mr. Jeffrey Skilling, 52 ans, a été jugé coupable de 19 chefs d’inculpation – complot, fraude, délit d’initié et fausse déclaration – pour lesquels il encourt une peine maximum de 185 années de prison. Il n’a en revanche pas été reconnu coupable de neuf chefs d’inculpation au pénal.

Ce verdict ravit l’Administration et a toutes les chances d’être confirmé malgré l’appel que ne manqueront pas de faire les deux hommes. Car les procureurs fédéraux n’ont pas lésiné sur les moyens pour prouver leur responsabilité dans les malversations à l’origine de l’une des plus retentissantes faillites de l’Histoire, en décembre 2001.

Durant quatre ans, la redoutable ENRON Task force du Département de la Justice a accumulé 200 millions de pages de documents et convaincu seize cadres de plaider coupable en accablant leurs anciens supérieurs.

C’est grâce à leur témoignage que l’Administration a pu remporter sa plus belle victoire dans sa lutte très médiatisée contre "les criminels en col blanc".

En tout 19 dirigeants d’ENRON ont maintenant plaidé coupables ou été reconnus coupables de malversations.

Le scandale, qui a précédé d’autres affaires retentissantes comme la faillite de HealthSouth, WorldCom, Global Crossing ou Adelphia, a entraîné dans son sillage la disgrâce du célèbre cabinet d’audit Andersen, l’auditeur d’ENRON, et conduit le Congrès à durcir les règles comptables pour les entreprises cotées en votant la loi Sarbanes-Oxley (qui devrait d’ailleurs être quelque peu assouplie compte tenu des rigidités qu’elle a entraînées).

La sentence sera prononcée le 11 septembre 2006…