Immigré de la première génération, j’hésite à m’approprier par un possessif mal à propos (et cette tribune n’est pas l’endroit où m’étaler sur mes convictions en la matière), mais incontestablement "notre" Président continue de nous fournir de quoi nous divertir ce mois-ci.
Le "Canard" daté du jour où je vous écris ces quelques lignes est, à nouveau, totalement déchaîné.
Peu apte, comme on l’a déjà relevé par rapport à son prédécesseur, à caresser l’arrière-train des bovins, les tentatives de Monsieur Sarkozy de passer la main dans le dos des français se poursuivent avec un succès sur lequel vous porterez vous-même votre jugement d’ici quelques jours – aux urnes, Citoyens !
Je ne m’étendrai pas sur l’actualité présidentielle générale que nous connaissons tous, allant du bonheur des "Voici" et "Gala" au malheur des "Courrier International" et autres "Nouvel Obs", mais je relève pour le plus grand intérêt des juristes que nous sommes, outre la refonte de la carte judiciaire, moins populiste, mais tout aussi politique, semble-t-il (p. 27), la loi pour le pouvoir d’achat, publiée au JO le 9 février 2008 et commentée plus loin en page 9, le rapport d’Attali et les professions juridiques en page 20, le projet de loi sur l’intéressement en page 28 et, enfin, mais by no means least, la loi sur la rétention de sûreté. Cette loi est assimilée à une loi de 1933 du Troisième Reich dans un tract récent de la FNUJA ("Fédération Nationale des Unions des Jeunes Avocats" pour les néophytes et "jeunes et pas si jeunes", ironisent les initiés). Au passage notre mal nommée "FN" proclame que le Conseil Constitutionnel s’est trouvé réduit à une "chambre d’enregistrement politicienne" et a éteint d’un seul coup une lumière qui brillait pourtant depuis la "Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen" de 1789.
Si nous étions en plein cœur d’un éditorial de "Marie-Claire" ou "Elle", je vous raconterais que les agences de tendance relèvent pour le troisième trimestre 2008 telle ou telle texture ou couleur ou que les demi-cuissardes remontées sur les genoux sont décidément "has been".
Constatant simplement que la mode générale est aux excuses de tous et pour tout (sauf, résolument, chez Mr Sarkozy), la FNUJA sera-t-elle amenée à s’excuser auprès des Sages, à l’instar de l’Association Suisse des Banquiers qui a traité le service d’intelligence allemand (BND) de "Gestapo", dans le cadre de l’affaire qui nous a permis de découvrir non seulement le visage, mais aussi le petit nom du Prince du Liechtenstein : Alois. Cette même affaire qui nous rappelle par ailleurs que "tout vient à point à qui sait attendre", puisque les autorités fiscales britanniques, fidèles à la réputation de "nation d’épiciers", ont réussi à se procurer, armée de patience et d’un modeste chèque de £ 100.000, les mêmes informations que celles que le BND Allemand aurait achetées pour € 4,1 M.
Mais je digresse, retournons au salon de l’agriculture et passons du coq à l’âne, au bacon et eggs…
"Je suis entré" (selon la blague vieillissante, mais néanmoins "cute") dans un restaurant proposant "Breakfast at any time" et j’ai commandé un "French Toast during the Renaissance". Dans cette veine artistique, les "Petits-déjeuners de Velasquez", notre nouvelle série de "Breakfast seminars", auront-ils une touche Baroque ? A vous de voir, car nous les espérons fort participatifs et interactifs. De sujets divers, il y en aura pour tout le monde. Le premier "Petit-déjeuner" aura lieu le 21 mars prochain de 8h30 à 10h00 et sera consacré à la Protection de données personnelles. Les thèmes des "Petits déjeuners" suivants figurent à la page 4.
N’hésitez pas à vous inscrire à ceux qui vous intéressent et à bientôt avenue Velasquez, autour d’un café chaud, des hot topics, des nouvelles juridiques fraîches et quelques viennoiseries qui, rassurez-vous, ne dateront pas du XVIIe siècle !
En souhaitant vous recevoir nombreux le 21 mars prochain…