En lisant la mésaventure rencontrée par Christian un dimanche matin avec des policiers (voir Indemnisation et privilèges), j’ai souhaité lui témoigner ma solidarité en lui racontant la mienne qui est arrivée également un dimanche.
J’ai l’habitude de faire deux fois par semaine un jogging au parc de Sceaux, le samedi matin et le dimanche matin.
Il y a quelques temps, n’ayant pu faire mon jogging le dimanche matin, j’ai voulu le faire ce même dimanche, mais en fin d’après midi.
Il était 17h30, j’avais donc une petite heure puisque le parc ferme à 18h30 (horaire de printemps).
J’étais en train de finir (presque) mon tour, lorsqu’un agent en moto électrique, chargé de la surveillance du parc, m’informe que le parc fermant dans un quart d’heure, je dois me diriger vers la sortie.
Je lui réponds que justement mon tour se terminant, je prévois de rejoindre la sortie principale, là où j’avais laissé ma voiture.
Il me précise alors, fermement que cela n’est pas possible car la sortie principale est déjà fermée (il est pourtant seulement 18h15) et que je dois me diriger vers la sortie sud (à l’opposé de là où je me trouve, soit plus loin que la sortie principale que je me proposais de prendre !).
Il me confirme sur un ton presque désagréable et sans appel que je dois obéir à l’instruction qui m’est donnée.
La discussion devenant un peu tatillonne je repars vers la sortie que je proposais en mentionnant « qu’à cela ne tienne, je sauterai par-dessus la grille ».
C’est alors que l’agent de surveillance sort un talkie-walkie et un téléphone… et au bout de 3 minutes, je dis bien 3 minutes, je suis cerné, tel un terroriste en puissance, par 3 agents de surveillance du parc et 2 policiers.
Un des policiers, qui était une femme, me demande très sèchement : « Vos papiers ».
Vous imaginez le ridicule de la scène : un citoyen lambda qui se détend un dimanche en fin d’après midi en faisant un jogging, dégoulinant de transpiration, à qui l’on demande ses papiers.
Je m’étonne très poliment et sans aucune agressivité : « lorsque vous êtes à la piscine ou à la plage, vous avez vos papiers ».
La réponse est brutale « Au poste ».
Et me voilà, sortant du parc par la fameuse porte sud, que je ne voulais pas prendre, escorté par 2 policiers en moto, tel un VIP qui fait son jogging accompagné de son service de sécurité.
Les passants qui me croisent essaient de savoir qui se cache derrière ce citoyen embrigadé.
Au poste, je suis parqué dans un débarras, puis au bout de 30 minutes, nouveau dialogue kafkaïen avec les policiers sur les joggers irresponsables, dangereux et sans papiers !
J’essaie de leur faire comprendre que malgré ma tenue, j’ai un domicile fixe, lequel n’est pas très loin.
Finalement, je suis autorisé à téléphoner chez moi pour que l’on vienne me chercher avec des papiers.
L’aventure se termine à 20h 30.
Voilà une fin de dimanche vraiment très animée, conséquence d’une difficulté à dialoguer avec le service d’ordre, qu’il soit préposé à la sérénité des parcs et jardins ou de la voirie, que peut rencontrer n’importe quel citoyen en petite tenue.
Mais est-ce bien normal ?