La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite Loi Macron, a autorisé la privatisation de deux aéroports français, ceux de la Cote d’Azur (Nice, Cannes-Mandelieu, Saint-Tropez) et de Lyon Saint Exupéry.
Cela va se traduire par la cession par l’État de sa participation majoritaire (environ 60%).
À court terme, l’opération a pour but de participer à l’effort global de désendettement public, le montant de la transaction devant approcher les 2,4 milliards d’euros (1,5 milliard pour Nice, Cannes-Mandelieu, Saint-Tropez et 900 millions pour Lyon Saint Exupéry selon les sources les mieux informées).
À long terme, il s’agit d’actionner des leviers de croissance et de permettre le développement de ces plateformes par un plan d’investissement local ambitieux, susceptible de créer de l’emploi et de la richesse.
Ces privatisations s’insèrent dans un mouvement général qui dépasse nos frontières puisqu’Athènes vient de privatiser quatorze aéroports régionaux, et que Londres s’apprête à faire de même avec le « London City Airport ».
En France, le mouvement a été amorcé avec l’aéroport de Toulouse Blagnac dont la cession de la participation de l’État au consortium chinois Symbiose, conduite par l’Agence des participations de l’État, est intervenue il y a quelques mois pour un peu plus de 308 millions d’euros. De vives critiques se sont élevées à l’encontre de cette cession, moins en raison de son principe que de ses conditions. En effet, le cahier des charges n’imposait pas aux acheteurs de se prévaloir d’une expérience dans le domaine aéroportuaire.
Les cahiers des charges pour la privatisation des aéroports de Nice et Lyon, non encore publiés, s’annoncent plus contraignants. En effet, l’article 191 de la loi Macron, prévoit que « les candidats au rachat des parts de l’État disposent d’une expérience en tant que gestionnaire d’aéroport ou actionnaire d’une société gestionnaire d’aéroport et donnent, dès le stade de l’examen de la recevabilité des offres, des garanties sur leur capacité à exercer les missions prévues au cahier des charges de la concession des aérodromes concernés », ce qui a été confirmé par le ministre.
Si les candidats potentiels restent discrets pour le moment, nul doute que Nice (deuxième aéroport français), et Lyon attirent les convoitises. Aéroports étrangers, groupes de gestion d’infrastructures et assureurs sont en premières lignes et pourraient être appuyés par des fonds souverains dans la constitution des consortiums.
Les établissements financiers chargés d’épauler l’État seraient HSBC et Mediobanca. La publication du cahier des charges est attendue en octobre, pour une cession devant être finalisée début 2016.
Le compte à rebours est lancé, affaire à suivre !
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