La crise de 2008 n’a pas fini de faire des dégâts dans de nombreux secteurs de l’économie. Les entreprises du secteur de la distribution, qu’il s’agisse de l’alimentaire, des biens de consommation courants, de l’habillement, ou encore des grandes enseignes multimarques ont été frappées de plein fouet.

Ensuite d’une nouvelle baisse de la consommation des ménages en 2014 (- 0,2 %) et d’une stagnation des prix (– 1%), le nombre des défaillances des plus gros acteurs du secteur a cru l’année dernière, et les projections pour 2015 ne sont guère optimistes, alors pourtant que l’Euro faible face au Dollar et une baisse des prix du pétrole pourrait – peut-être – créer la surprise.

On ne compte plus le nombre d’entreprises en difficultés et de locaux commerciaux vacants. L’impact sur l’emploi est très marqué, ces sociétés employant traditionnellement un nombre important de salariés.
À titre d’exemple, certaines enseignes, qui avaient jusqu’alors résisté, ont connu ces derniers mois de graves « secousses ».

Vivarte (ex-André qui rassemble des marques telles : San Marina, Naf-Naf, Kookaï, etc.) a dû restructurer une dette de plus de 2,8 milliards d’euros en 2014.

À l’issue de négociations marathons qui ont duré seulement 8 mois, les actionnaires entrés en 2007 ensuite d’une opération de LBO (Charterhouse, Chequers et Sagard) ont cédé la place à de nouveaux entrants suite à une opération de conversion de dettes en capital à hauteur de 2 milliards d’euros, laissant la société avec une dette de « seulement » 800 millions d’euros, les nouveaux actionnaires (dont Alcentra, Babson, Goldentree et Oaktree) investissant quant à eux 500 millions d’euros d’argent frais.

Cette opération n’est pas passée inaperçue et a constitué une des plus importantes restructurations du marché européen en 2014.

Autre opérateur historique, Bata a récemment annoncé sa mise en redressement judiciaire (fin 2014), annonçant certainement une importante réorganisation de l’entreprise.

Au-delà des grandes chaînes, le commerce de détail, notamment dans le secteur de l’habillement, souffre et est durement atteint depuis plusieurs mois. Le nombre des fermetures est en croissance continue, ces acteurs ne pouvant faire face à leurs charges (notamment de loyer).

La fédération nationale de l’habillement a tiré la sonnette d’alarme fin 2014 pour alerter les pouvoirs publics sur l’impact des fermetures sur l’emploi et partant la croissance.

Même s’il s’agit souvent de TPE, ces entreprises constituent une part importante du tissu économique local qu’il est nécessaire de protéger. Les développements de la loi dite « Macron » au Sénat, notamment sur le travail le dimanche, seront suivis de près.

L’appel à un véritable « Plan Marshall » pour la revitalisation des commerces a été mis en avant par la fédération (on compte 39.000 boutiques en France, représentant plus de 80.000 salariés et plus de 17 milliards d’euros de chiffres d’affaires annuels soit 20 % de parts de marché du secteur de l’habillement).

Autre secteur clé, la grande distribution connaît actuellement une guerre des prix intense et de profondes transformations sont annoncées.

L’une d’entre elles résulte du rapprochement des centrales d’achat visant ainsi à créer des économies d’échelles – on l’espère – profitables aux consommateurs (Entrée en négociation exclusive entre Système U et Auchan dans le but de fusionner leur centrale, accords Casino-Intermarché, et Carrefour-Cora).

Ces grandes manœuvres ne doivent pas faire oublier une tendance générale au développement des commerces de proximité, dégageant de fortes marges, notamment dans les grandes villes, tels les enseignes : Monop’ ou Carrefour city. Tendance à suivre dans les prochains mois.

La concurrence est rude entre les acteurs du secteur qui doivent redoubler d’idées nouvelles et de concepts « avant-gardistes » permettant d’attirer des consommateurs souvent « frileux et attentistes », mais à l’affût des soldes ou de la bonne affaire.

Le développement de la vente sur Internet doit également aller de pair avec des campagnes marketing innovantes et l’utilisation encore accrue des réseaux sociaux pour asseoir sa légitimité. L’explosion du développement de la publicité sur les sites tels que Facebook, Twitter ou LinkedIn en témoigne.

Le secteur de la distribution est donc confronté à d’importants challenges qu’il lui faudra relever s’il veut sortir grandi des difficultés qu’il rencontre actuellement.

Toutefois, sans impulsion et réformes ambitieuses, le risque de passer à côté de la reprise, qu’il appartiendra à chacun de mesurer, n’est en tout cas pas négligeable.

Dès lors, il appartient au dirigeant, à la barre de l’entreprise, d’anticiper les remous et plus que jamais de s’entourer de professionnels, en amont, afin d’utiliser les moyens à sa disposition pour analyser les causes d’une sous-performance, se réorganiser, se refinancer ou se restructurer.

Ces sujets, éloignés de la gestion « quotidienne » et des urgences, doivent être au cœur des discussions stratégiques pour détecter le plus tôt possible les signaux faibles ou fort, et disposer d’un temps suffisant pour réagir.

Pour faire face aux défis du secteur de la distribution, Squire Patton Boggs dispose d’équipes dédiées et accompagnent l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse de grandes chaînes, de PME, d’acteurs indépendants et de start-up, dans leur volonté de développement, notamment à l’international, de réorganisation, de restructuration ou de résolution des difficultés (précontentieux, médiation, contentieux judiciaire et arbitrage).