Les acteurs du secteur des jeux de hasard et des paris, lecteurs assidus de la presse spécialisée, n’auront pas manquer de noter l’hyper activité du « milieu ». Forts des promesses du gouvernement français de formaliser un projet de loi sur la libéralisation des sites de paris en ligne, plusieurs acteurs économiques européens notoires ont effectué des rapprochements avec des opérateurs de sites de paris sportifs.

Quelque peu « boostés » par l’audace du groupe Partouche qui, déçu de l’inaction des autorités à défendre le monopole qu’elles lui ont accordé, vient de lancer son site Internet de paris sportifs à grands renforts de communiqués et va ouvrir son site de jeux, des opérateurs comme BetClic ou Bwin ne cachent plus l’existence ou la conclusion de partenariats stratégiques.

La Société des Bains de Mer (Les casinos de Monte-Carlo) et Financière Lov, contrôlée par Stéphane Courbit, ont ainsi révélé avoir conclu un accord paritaire leur permettant de détenir chacune 50% de la société MCG (Manga Capital Gaming) qui contrôle la société Poker.fr et 75% de la société BetClic qui propose du paris en ligne.

Sur la base du même mécanisme juridique, le Groupe Amaury et la société Bwin ont annoncé la création d’une joint-venture et un partenariat stratégique permettant au Groupe Amaury de bénéficier des jeux d’argent online, des systèmes de paiement, de sécurité mais aussi des services d’assistance client de Bwin. Le groupe Amaury trouve ainsi en Bwin un « provider » lui permettant de bénéficier d’une plate forme de jeux et de paris sportif en ligne externalisée déjà existante et performante.

Rappelons que le Groupe Amaury est un acteur clef du monde sportif français, propriétaire de plusieurs journaux (Le Parisien, Aujourd’hui en France, Aujourd’hui Sport et L’Equipe etc) et de certains événements sportifs majeurs (Tour de France, Paris Dakar, Paris Roubaix etc.).

Il n’est pas surprenant de voir le système de l’externalisation directe (plus communément appelé : « outsourcing ») ou par le biais de Joint-venture s’étendre de manière importante au secteur des opérateurs de paris sportifs en ligne.

Les plates-formes mutualisées (plusieurs opérateurs utilisant une même plate-forme technique) devraient voir leur côte grimper. Ces dernières permettent en effet à n’importe qui de se placer sur le marché du paris sportif ou du jeu en ligne sans l’investissement lourd que constitue la création de ces plates-formes techniques complexes.

A l’instar de ce qui précède, les mois à venir devraient révéler l’existence ou la conclusion d’accords similaires financièrement intéressant, plusieurs acteurs économiques majeurs du monde des médias souhaitant stratégiquement intégrer le « milieu » des jeux et paris sportifs en ligne (leur liste de clients ou leur taux d’écoute représente un atout de taille).

Eric Woerth ayant annoncé cette semaine un nouveau report de l’examen du projet de loi sur la libéralisation de cette activité, les acteurs économiques n’entendent plus attendre son entrée en vigueur pour dévoiler leurs plans et goûter à ce que beaucoup considèrent comme un gros « gâteau » français.

On notera que la concurrence sérieuse qui s’annonce compte tenu de la multiplicité à venir des opérateurs de paris sportifs devraient bénéficier notamment aux sites de comparateurs de côtes qui proposent aux internautes, sur une même page web, de comparer les côtes des principaux opérateurs pour un événement sportif donné.

Affaires à suivre…