Si l’on savait que le « social gaming » (jeux d’amusement, le plus souvent gratuits, appelés également « freemium », dans lesquels il est possible d’avancer plus loin dans le jeu via l’achat en argent réel ou en argent virtuel de certaines items, biens ou pouvoirs) représentait l’un des principaux moteur de croissance du web dit « social », une nouvelle étape est en passe d’être franchie, par deux acteurs majeurs du secteur, afin de proposer des jeux d’argent à leurs clients : l’heure du « social gambling » a sonné.

Coup sur coup deux annonces viennent d’ébranler le marché des jeux d’argent et de hasard mondial (gambling).

Ainsi, la société Zynga, qui s’est fait connaître pour avoir créé des jeux pour les principaux réseaux sociaux et pour avoir insufflé une dimension communautaire à ses jeux dont son jeu de poker (jeu phare depuis l’origine avec 306 millions de joueurs actifs par mois) dans lequel les joueurs participent avec de l’argent virtuel (acquis grâce au jeu et également via l’achat de monnaie virtuelle avec de l’argent réel), mais qui a également développé avec succès un grand nombre de jeux de simulation (notamment l’exploitation d’une ferme virtuelle) veut aller plus loin et proposer une version de son jeu de poker permettant de jouer en argent réel.

Cette possibilité serait offerte dans les pays autorisant ce type de jeu d’argent, et vraisemblablement par l’obtention d’agréments (nécessaires en France) ou encore la conclusion d’accords en « marque blanche » avec des opérateurs agréés. Zynga a toutefois indiqué qu’elle développait d’ores et déjà ses propres produits ce qui ferait pencher pour une autonomie rapide.

Zynga, pour accélérer son implantation pourrait également privilégier la voie de la croissance externe en rachetant un des acteurs clef du secteur. Il est maintenant officiel qu’elle est en lice pour le rachat d’ONGAME, une société incontournable dans le milieu du Poker en ligne.

L’offre devrait être accessible dès 2013, accompagnée d’une campagne médiatique à la hauteur des attentes de Zynga.

Quelques jours après cette annonce, le célèbre réseau social Facebook, en recherche de croissance permanente et de nouveauté pour ses quelques 955 millions de membres (chiffres à fin juin 2012) et ses actionnaires, a indiqué qu’elle lançait officiellement son premier jeu en argent réel.

Ce lancement aura lieu au Royaume-Uni, pays dont la règlementation est favorable au développement de cette activité. Il devrait rapidement être étendu à d’autres pays en Europe et dans le monde.

Il s’agit en l’espèce d’un jeu de Bingo, très populaire outre-manche, et proposé en partenariat, avec Gamesys, leader sur ce type de produit. Il sera suivi rapidement d’autres jeux de casino, notamment des machines à sous.

Facebook, en échange de la mise à disposition de ces jeux par les développeurs à ses membres, se verra rétrocéder 30% des dépôts des joueurs, ce qui va rapidement constituer une manne financière propre à rassurer les investisseurs après le succès mitigé de son IPO – introduction en bourse – et la baisse de près de 50% du cours de l’action en trois mois.

Cette annonce permettra également de renfoncer à terme ses liens avec Zynga dont le projet, précisé ci-dessus, est en adéquation avec cette nouvelle étape de développement du réseau social.

Sur le plan, pratique, seuls les joueurs majeurs pourront accéder à ces jeux, via le contrôle de leurs données personnelles et les joueurs seront limités à un seul compte, ce qui permettra à Facebook de centraliser les informations et données, quel que soit le jeu auquel le joueur souhaitera jouer.

De nouvelles annonces devraient rapidement être faites dans ce domaine.

S’il ne s’agit pas d’une révolution, ces deux initiatives témoignent d’une certaine libéralisation des jeux d’argent jusque-là « exclus » de la sphère du web social.

Les raisons sont multiples, mais au-delà des aspects purement financiers qu’il ne faut pas négliger en ces temps de crise, les revenus tirés de ces activités étant potentiellement importants et les risques faibles, on peut s’interroger sur la fonction « sociale » des jeux d’argent qui, face à la morosité ambiante, constitue pour certains une échappatoire renforcée par le caractère particulièrement ludique de leur conception. La prudence reste donc de mise afin d’éviter les phénomènes d’addiction propre à ce secteur que ces nouveaux acteurs devront naturellement prendre en compte et traiter de manière adéquate.

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Squire Sanders accompagne au quotidien les principaux acteurs du jeu d’argent en Europe et dans le monde dans leurs projets et leurs développement, elle conseille également les leaders du social gaming. Disposant de professionnels chevronnés dans la plupart des pays, Squire Sanders est à même de mobiliser rapidement des équipes permettant de répondre à vos besoins.