Robert Badinter veut créer un musée de la justice, Soulage aura de son vivant le sien, Emdé vient de nous narrer sa visite au musée Lalique qui a ouvert en juillet à Wingen-sur-Moder comme le Musée Courbet à Ornans, Pierre Bonnard est installé luxueusement dans la villa Saint-Vianney, bâtisse Belle Epoque au Cannet depuis le 25 juin (16, bd Sadi-Carnot tel. :04 93 94 06 06. Entrée 7€). L’ouverture du Musée Cocteau est annoncée pour le 4 novembre de cette année à Menton, ce qui fera deux avec celui de Milly La Forêt, à l’instar des nombreux musées Picasso (Paris, Antibes, Vallauris et Barcelone) et Matisse (Nice et Cateau Cambrésis), en attendant l’ouverture en 2013 du Louvre à Abu Dhabi et du musée du vin (de Bordeaux) dans la ville éponyme fin 2014.

Il y a aussi le musée vivant des ânes (Equus asinus) à Lignière-en-Berry dans le Cher que bien des dirigeants seraient bien inspirés de visiter avant la dernière ligne droite des présidentielles de 2012.

Parmi les incontournables des Alpes-Maritimes : Ben à Nice, la chapelle Saint-Pierre à Villefranche, peinte par Cocteau, la villa Santo-Sospir au Cap Ferrat décorée par le même Cocteau, Fernand Léger en son musée à Biot, Renoir en sa maison de campagne à Cagnes sur Mer, Marc Chagall et Matisse en leurs musées à Nice, Picasso un peu partout et Pierre Bonnard en ses nouvelles pénates au Cannet. La liste est encore longue, pour les amateurs il y a les Fondations Maeght à Saint-Paul de Vence et Hans Hartung et Eva Bergmann sur les hauteurs d’Antibes. La Fondation Maeght n’a plus besoin d’être présentée, mais Chillida oui, sculpteur basque à laquelle la fondation a consacré son exposition estivale (€ 14).

Peut-être un clin d’œil à Jean-Pierre Augier, sculpteur ferronnier qui travaille et met en valeur de vieux outils et objets en fer. Il vit et travaille entre Levens et Sainte-Blaise sur les contreforts du Mercantour (www.jpaugier.fr).

Ces ouvertures confirment la transformation lente de la France en un vaste musée épaulé par le développement de l’infrastructure hôtelière permettant d’accueillir les touristes étrangers toujours plus nombreux refoulés de Djerba et des plages égyptiennes de la Mer Rouge. Il est vrai que pendant ce mois de juillet pluvieux, il a fallu divertir les touristes et vacanciers qui se sont laissés infusés dans les nombreux musées et galeries de la Côte d’Azur.

La muséographie et la muséologie sont devenues une industrie qui en France positive la balance des paiements. Il ne faut pas s’en plaindre, même si la culture vulgarisée en prend un coup. L’art est devenu affaire de commerce.