Le 9ème rendez-vous d’automne de l’ANM (Association Nationale des Médiateurs) s’est tenu le 5 novembre au Palais Bourbon en présence de plus de 250 invités majoritairement des médiateurs de toutes les disciplines (pénale, familiale, sociale, commerciale, etc.), parmi lesquelles Antoine Adeline et Christian Hausmann, nos deux médiateurs. Cette journée a été ouverte par notre charmante et souriante présidente Gabrielle Planès et animée par le philosophe Bernard Benattar.

Le thème de rassemblement choisi pour cette neuvième édition était : « La Médiation, un accélérateur de démocratie ».

Un des sujets abordés : « comment développer la médiation dans l’entreprise ?», alors que la plupart des dirigeants ne sait pas ce que c’est. Intervenants et auditoire étaient d’accord sur plusieurs constats comme la médiation créatrice de liens et d’opportunités, le développement de la médiation dans l’espace au sein d’un territoire, d’une entreprise, d’une collectivité locale, des transports en commun, voire dans d’autres espaces publics. Il a été question de la médiation comme un dialogue, mais aussi comme une réponse à la violence dans les banlieues. Nous sommes plus réservés sur les effets de la rencontre des services publics et de la médiation, cette dernière issue spontanément de la société civile pour se développer ne doit pas être contrainte. Il faut empêcher que la justice phagocyte la médiation ou devienne une province de cette dernière. La justice baigne dans la procédure et se fortifie à son contact, alors que la médiation est avant tout un processus débridé ou une rencontre de tensions qui déclenche un processus.

Les séminaristes étaient favorables à la création d’espaces de médiation dans tous les domaines de la vie familiale et sociale.

Des représentants des pouvoirs publics et des collectivités locales ont pu s’exprimer et nous faire part de contraintes et de sensibilités différentes de celles des médiateurs indépendants, présents majoritairement dans la salle. Un large consensus s’est dessiné sur le refus d’une médiation obligatoire et par trop judiciarisée, et une opposition marquée à ce que l’Etat (les services de la Chancellerie) et les tribunaux s’approprient la médiation en cherchant à la structurer, voire à la rendre obligatoire dans certains types de conflits. La conciliation obligatoire oui, mais pas la médiation.

Vous trouverez ci-après le lien qui vous permettra le moment venu de lire sur le site internet de l’ANM le compte-rendu de cette riche journée : http://mediateurs.asso.fr.

Nous retenons de cette journée en tous points réussie, qu’il reste un long chemin à parcourir pour que la médiation prenne la place qu’elle devrait occuper dans les modes de résolution des litiges, qu’elle acquière ses lettres de noblesse, notamment dans l’entreprise et dans les administrations, collectivités et organisations en tous genres (ONG, associations, écoles…). L’optimisme a été mesuré, mais les médiateurs restent mobilisés et déterminés à favoriser ce mode approprié de résolution des litiges, compte tenu des tensions de plus en plus nombreuses qu’engendre notre société. Si la prévention par la négociation et la médiation était plus développée, des actes de désespoir comme ceux dont la presse nous fait régulièrement le compte-rendu s’agissant de France Telecom et d’autres grandes entreprises, pourraient être en partie évités. Le traitement initial par la médiation de la discrimination, du harcèlement moral en entreprise et autres terreaux favorables au malaise social est souhaitable et les résultats probants là où ce traitement a été mis en œuvre par des professionnels. C’est comme les mauvaises herbes qui peuvent être traitées par un produit chimique toxique ou par des infusions d’orties totalement environmental friendly. Quelle méthode choisissez-vous ?

N’hésitez pas à nous transmettre les opportunités de médiation que vous rencontrez.