Je ne peux pas m’empêcher en lisant Emdé qui nous parle si vaillamment de Jacques Chessex, décédé il y a quelques mois dans son Helvétie natale, d’avoir une pensée pour un autre grand disparu, José Saramago, prix Nobel de littérature en 1998, un parmi les immenses écrivains portugais du XXème siècle, comme le poète Fernando Pessoa ou Luvs Vaz de Camoes. Il a choisi Lanzarote, aux Canaries, pour nous quitter, ayant quitté le Portugal il y a une vingtaine d’année. Fils de policier, il n’a pas fait d’études. Comme Jean-François Morel, il aime la technique et devient dessinateur industriel, puis employé d’assurance, puis travailleur intermittent dans une maison d’édition pour finalement se consacrer à l’écriture. Même s’il ne s’agit pas d’un « grand petit livre » (il se déroule sur près de 500 pages), je vous recommande pour vos lectures d’été « L’Évangile selon Jésus Christ »*. Mais s’agit-il vraiment d’une découverte ? Beaucoup de nos lecteurs connaissent déjà Saramago (terme qui en portugais désigne une mauvaise herbe**).

Mais ce n’est pas tout, après la lecture d’un « grand petit livre » original de Akira Yoshimura « Le convoi de l’eau », dont je vous ai déjà parlé (La Revue n° 158 ), il vous est ordonné de lire « La guerre des jours lointains » de ce même Yashimura, dont je ne ferais pas un scoop en vous disant qu’il est japonais. C’est le premier roman que j’ai lu traitant des crimes de guerre japonais, pendant la deuxième guerre mondiale et des procès à la Nuremberg, que l’armée de Mac Arthur a organisés de 1945 à 1949. Ce n’est pas un livre d’Histoire, mais l’auteur raconte par le menu la traque d’un officier japonais, dans ce pays dévasté d’après-guerre, qui se sait recherché pour avoir participé à l’exécution d’un pilote de B29 abattu un jour ou deux après Hiroshima, jusqu’à son arrestation et son procès.

Vous savez probablement que le Premier Ministre japonais a décidé, malgré ses promesses électorales, de continuer la location à l’armée américaine d’une grande partie de l’île d’Okinawa, au Sud du Japon et faisant partie de l’archipel des Ryukyu, pas très loin au nord de Taiwan. C’est à Okinawa que les Japonais pratiquent la nutrithérapie naturelle, ce qui leur donne, malgré le voisinage des GI et membres de la Navy, la plus longue espérance de vie du monde, après même les Crétois.

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*Point n°723

**BOTÂNICA nome vulgar de umas ervas daninhas, comestíveis, anuais ou bienais, da família das Crucíferas, frequentes nos terrenos cultivados de Portugal, e também chamadas rábano-silvestre, rábano-bastardo ou saramago-maior e labresto