Le 3 juillet 1995, Hausmann & Associés ouvrait grand ses portes au 45 rue de Courcelles en face de la pagode. À cette époque gothique, le courriel généralisé n’était pas encore développé, la communication écrite se faisait principalement par télécopie et voie postale, l’information s’obtenait sur Minitel et dans les livres. C’était les débuts du portable. Deux ou trois ans plus tard, nous sommes passés au courrier électronique et avons progressivement été connectés. 20 ans plus tard, nous sommes passés à l’ère digitale – au numérique – au « tout connecté », à l’intelligence artificielle et à l’Apple Watch, bientôt à la robotique. C’était une autre époque dont je suis le seul survivant actif avec Shirley Kurera, notre homme d’intendance. Parmi les fondateurs, Colette Hausmann a pris une pleine retraite en 2011 et notre comptable, Michèle Lamotte, l’année dernière. Laetitia Selvi nous avait déjà quittés pour fonder avec son époux, Jean-Philippe, une PMI qui compte aujourd’hui plus de 10 salariés. Deux survivants donc de l’âge de bronze au bureau parisien de Squire Patton Boggs qui compte 44 bureaux dans 21 pays, avec plus de 1.500 avocats de par le monde pour vous servir.
Nous avons connu deux adresses : l’une au 45 rue de Courcelles, dans l’appartement de la famille du Docteur Proust et depuis 2004 au 4 avenue Velasquez, en bordure du Parc Monceau sous les regards attentifs d’Alfred de Musset, Guy de Maupassant et Frédéric Chopin, en face ou presque du Musée Cernuschi. Ce parc nous l’avons apprivoisé et il nous le rend bien. Il atténue les bruits de la ville et les chaleurs de l’été. Les élèves de l’Ecole Active Bilingue, avenue Van Dyck, conservent notre jeunesse. Point de nostalgie, même si les 20 dernières années ont connu une accélération de la pollution, de la révolution technologique sans borne et une standardisation du mode de vie, beaucoup plus grandes qu’au cours des quatre décennies précédentes pourtant marquées par les 30 Glorieuses, la guerre froide et la décolonisation. Nous sommes passés du livre papier à la lecture sur tablette et la Grande Bibliothèque Mitterrand sera bientôt anéantie ou tout au moins désertée hormis quelques rats. L’espérance de vie a augmenté de 5 ans depuis 1995. Méditons sur cette « espérance ». Les urbains parlent tout seuls dans la rue (mais bientôt plus dans les voitures), la sécurité alimentaire est devenue obsessionnelle tout comme le principe de précaution servi à toutes les sauces …, le haut débit bientôt généralisé et la réouverture du zoo de Vincennes. Que dire des grecs, de l’Euro, de la réforme du droit des contrats, de l’UE, des écoutes, d’UberPop et des migrants se déplaçant en tous sens de plus en plus nombreux ? Paradoxe !
Raconter 20 ans de la vie d’un cabinet d’avocats serait fastidieux ; contentons-nous de quelques faits marquants :
- La valse des étiquettes de Hausmann & Associés à Squire Patton Boggs en passant par Hammonds Hausmann, Squire Sanders Hammonds et Squire Sanders. Depuis un an, notre enseigne, probablement durable, mais rien n’est moins sûr, est Squire Patton Boggs suite à la fusion en 2014 de deux cabinets américains excellents, ce qui nous vaut d’être aujourd’hui proches tant de Cleveland dans l’Ohio que de Doha dans le Golf en passant par l’Australie.
- La production de 20kg de miel par an grâce à notre ruche bourdonnante sur la terrasse du 5ème étage.
- La Revue mensuelle dont celle que vous avez sous les yeux est le 211ème spécimen (rare)[1], ses écrivains fidèles, pigistes, relecteurs et sa rédactrice en chef, Agnès Bérenger.
- Les festivités et leur ordonnatrice Valérie Faure, accessoirement Office Manager : la sortie annuelle de ski, le beaujolais nouveau, les bulles hebdomadaires de Marie-Aimée Peyron, le Noël des enfants de Fatima Akkaoui[2] , le caritatif-sportif Guts in Motion, les réunions hebdomadaires sous la houlette de l’Office Managing Partner, Christopher Wilde…
- La diversité et la maturité des collaborateurs et du personnel, ainsi que la pépinière luxuriante des stagiaires dont le compte à rebours jusqu’en 1995 donne un chiffre supérieur à 200, chaque fournée semestrielle comptant 8 prétendants (dont une anglaise) de toutes origines et parties du monde ; ils nous enseignent à conserver la jeunesse.
- Les nombreux « enfants nés au Cabinet », plus d’une quarantaine à ce jour dont les derniers, Arthur, fils de notre associée Pauline Pierce (que nous félicitons), flirte avec le grand âge de deux mois et Edgar, petit-fils des Hausmann.
- La nouvelle équipe animée par Carole Sportes et Valérie Ravit qui a introduit dans notre offre de services le droit des assurances et renforcé les compétences en risques industriels et droit de l’environnement et a permis d’asseoir la parité hommes/femmes.
- La médiation : Antoine Adeline, accompagné par l’éditorialiste et appuyé par Elisette Leite, milite sans relâche depuis le début du nouveau millénaire pour son développement, bientôt rejoint par Marine Verger.
- L’appétence modérée pour les pitches qui se sont multipliés comme les pigeons parisiens.
- L’ascenseur infernal, souvent en panne, qui descend au lieu de monter et que le bailleur refuse de reprogrammer.
- Les Petit-déjeuner Velasquez, forum de formation permanente et de riches débats, dont la bonne fréquentation et le succès ne s’essoufflent pas.
- Il y a aussi, toujours et surtout les clients français et étrangers que nous remercions chaleureusement pour leur soutien indéfectible et leur fidélité au cours de cette double décennie !
Squire Patton Boggs s’inscrit durablement dans le paysage d’un barreau parisien qui compte 28.113 avocats. Evolution, croissance et innovation durables, toujours plus engagés au service de nos clients et de leurs causes avec une approche pragmatique, refusant le low-cost, mais telle une péniche nous traçons de nouvelles routes : procédures collectives, protection des données personnelles, construction aéronautique, risque industriel, médiation… Rendez-vous est pris en 2025 pour la commémoration de nos 30 ans, l’âge de la maturité. Fêtons l’amitié, le respect dans la diversité, la confiance mutuelle, l’optimisme et la foi dans l’avenir.
N’hésitez pas à nous faire part de vos encouragements et passez, chères lectrices et chers lecteurs, un agréable été baigné de la croissance retrouvée.
[1] La plupart des anciens numéros sont disponibles gratuitement sur simple demande
[2] Notre assistante senior, c’est la plus ancienne