Les expositions de la rentrée ont été largement annoncées dans la presse, de Munch à Giacometti et les Etrusques à la Pinacothèque en passant par Fra Angelico et les Maîtres de la lumière au Musée Jacquemart André.

Le millésime automne 2011 est certes quelque peu terne à mon avis, alors voici trois expositions off :

• L’exposition remarquable Des jouets et des hommes qui se tient au Grand Palais jusqu’au 23 janvier 2012, nous raconte l’histoire du jouet à travers les âges. Amenez vos enfants dès l’âge de deux ans ; ils se régaleront et vous lâcheront les basques. Et dans le même ordre d’idée – ou pour ceux / celles qui n’apprécieraient pas le côté sexiste – dans la répartition des jouets – de cette exposition – vous avez jusqu’au 6 novembre pour découvrir au musée des Arts Décoratifs le Plastique ludique de la designer tchèque Libuše Niklová.

• Notre voisin, le musée, Nissim de Camondo, pour la première fois accueille une exposition d’œuvres d’artistes contemporains. L’originalité de cette exposition est que les œuvres sont dispersées à l’intérieur des collections permanentes du musée. Vous vous adonnez à un jeu de piste, ce que le commissaire de l’exposition qualifie de dialogue entre les siècles « les œuvres contemporaines investissent les murs, les seuils et les plafonds de la demeure révélant les traces du temps qui passe ». Le concept « œuf de Pâques » est certes intéressant, mais les œuvres contemporaines répandues et leur dispersion laissent pantois. On déniche au fil des salles un balai oublié, un tas de bonbons, une horloge de poche pendue, une lentille en plexi glace sertie de laiton argenté et fils de pêche, un meuble fracassé en équilibre instable sur le point de se rompre définitivement, une vidéo représentant Sigalit Landau, artiste qui vit et travaille à Tel Aviv, nue et entourée d’une spirale de pastèques en dérive sur la Mer Morte et on en passe et des moins bonnes. Si vous aimez le mobilier et les objets d’art du XVIIIème, en perte de vitesse à Drouot, n’hésitez pas à vous rendre au 63 rue de Monceau, c’est juste derrière l’avenue Velasquez (Squire Sanders Hammonds + Cernuschi), et vous serez amusés de découvrir ces « œuvres » incongrues et insolites, prétendument interactives avec les collections de Moïse de Camondo. Si l’histoire étonnante de cette famille et de leur hôtel particulier construit au début du XXème siècle vous intrigue, procurez-vous le livre de Pierre Assouline publié en 1997 « Le dernier des Camondo » (chez Gallimard) ou le livre de Nora Seni et Sophie Le Tarnec « Les Camondo ou l’éclipse d’une fortune » (chez Actes Sud, 1997).

• L’exposition Jacques Canetti – 50 ans de chansons, 50 ans de passion à l’Institut Pasteur[1] du 17 septembre au 28 octobre 2011 n’est pas spectaculaire. Cette manifestation est consacrée au producteur et directeur des maisons de disques Polydor et Philips, Jacques Canetti (1909-1997), frère d’Elias Canetti (prix Nobel de littérature en 1981)[2] et de Georges Canetti, médecin et biologiste français, travailleur bénévole, puis chercheur, chef de laboratoire et enfin Professeur de l’Institut Pasteur (ce qui explique probablement le choix du lieu). Premier producteur phonographique indépendant, directeur de théâtre, directeur artistique, Jacques Canetti a lancé un grand nombre d’artistes auteurs, compositeurs et interprètes et pas des moindres, encore célèbres aujourd’hui, tels que Jacques Brel, Edith Piaf, Brassens, Jacques Higelin, Gainsbourg… Pour en savoir plus, connectez-vous : www.jacques-canetti.com. Sur place, profitez-en pour visiter le musée Pasteur et descendre dans la crypte où est enterré Louis Pasteur.

• Notons le passage de Sylvie Vartan le 23 novembre à Pleyel avec l’Orchestre symphonique de Bulgarie. C’est une première…

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[1] 25 rue du Docteur Roux – Paris 15ème
[2] Œuvre majeure« Masse und Macht », un essai, ouvrage d’anthropologie sociologique publié en 1960