Une idée de visite, celle du musée départemental des Nabis à Saint-Germain-en-Laye. Le prix d’entrée est tout à fait compétitif, vous ne paierez, si vous êtes senior, que 2,50 euros, pour un musée riche, dans un cadre agréable avec des jardins bien entretenus. ( www.musee-mauricedenis.fr )

Un ancien prieuré construit sous Louis XIV qui a souvent changé de destination est le cadre du musée. Il a accueilli un hôpital sous la Révolution. Et après des années d’abandon, il a été acquis par Maurice Denis, le fondateur du mouvement Nabis entre pré-impressionnistes et fauves.

Vous y trouverez des peintures, mais également des vitraux, des sculptures, de la céramique de la main de Maurice Denis et de ses amis Nabis, répartis dans une dizaine de salles, somme toute un espace vaste.

Le musée a été constitué à partir d’une donation importante des héritiers de Maurice Denis et enrichi depuis lors par plusieurs autres donations. La richesse de la collection est remarquable. Rien à voir avec le Musée Delacroix, Place Fürstenberg, ni même le Musée Renoir dans les environs de Cagnes-sur-Mer. La ressemblance entre les deux musées est pourtant forte. Renoir et Denis ont vécu des décennies dans les lieux qui sont devenus musées, agrémentés par des jardins bien plantés. La maison Renoir surplombe un vaste parc avec des essences rares et une situation remarquable sur la campagne avoisinante. Il est vrai qu’aujourd’hui dans les Alpes Maritimes, des propriétés de cette taille se font rares.

Pour vous rendre à Saint-Germain-en-Laye, empruntez le RER et à la sortie, descendez sur un demi-kilomètre, et vous ne pourrez pas manquer de vous casser le nez sur les murs d’enceintes du musée départemental.
Il est inutile de vous conseiller la visite de l’exposition somptueuse de Lucas Cranach au Palais du Luxembourg, tellement le battage est grand. Vous n’avez pas besoin d’encouragements pour vous y rendre, d’autant plus que le musée des sénateurs vient seulement de rouvrir ses portes après de nombreuses années de travaux et le départ de Gérard Longuet.

Il s’agit, mais c’est mon avis personnel que je partage, de l’exposition parisienne la plus remarquable de l’année. Cranach est le plus significatif des peintres allemands de la Renaissance et Albrecht Dürer ne m’en voudra pas pour cet éloge. Dürer était avant tout un graveur, même s’il s’est également adonné à la peinture. Vous trouverez en visitant cette exposition des peintures, principalement des nus, qui ont occupé une place centrale dans la vie du peintre, mais aussi des dessins et des gravures. Exposition dédiée à cet artiste controversé et homme de cour ayant œuvré sous trois règnes successifs. A découvrir donc, Ève, Lucrèce, Grâces, tant prisées par l’artiste à la croisée entre le médiéval et la Renaissance.

Saluons l’ouverture tant attendue du Parc national des Calanques que vous n’hésitez pas à situer dans la proche banlieue de Marseille, de l’autre côté des quartiers Nord. L’attrait de la cité phocéenne s’en trouve accru, même si le guide rouge reste dubitatif sur l’art culinaire de la ville de Gaudin. La randonnée dans la ville est parfois difficile avec les embarras de la circulation et les abords de la Canebière récemment encore impraticables du fait de la grève dure des éboueurs. Le port est aussi difficile d’accès en cette période de grève durable des dockers. Alors vous irez vous dégourdir les jambes dans les calanques fraîchement promues parc national.

Signalons la réédition du « Camp des Saints», le livre culte de Jean Raspail. Flammarion avait publié ce texte dans la collection « J’ai lu » à la fin des années 70, mais aucune réédition n’a été lancée. Il vous en coûtera donc 22 € pour ce livre ancien que Jean Raspail a enrichi d’une préface contemporaine. Ce livre a suscité des controverses durables et en suscite encore, car il traite de l’immigration massive et non contrôlée de citoyens du tiers monde vers la terre promise occidentale. Jean Raspail, que vous pourrez rencontrer si vous arpentez les rues et les marchés du quartier des Ternes a eu une prémonition géniale en travaillant sur cette réédition quelques semaines avant que n’éclatent les révolutions d’Afrique du Nord vers Noël et les mouvements de population qui en découlent (Lampedusa, plus connue pour le film de Visconti « Le Guépard »). En pleine lecture, je ne vous en dirai guère plus, si ce n’est que l’auteur est royaliste et a fait preuve d’une remarquable anticipation en 1973. Il ne pensait pas alors que ses prophéties se réaliseraient de son vivant. Il tablait pour l’échéance 2050, c’est un peu comme George Orwell…