Les temps sont durs ! Jean Foyer nous a quittés et son successeur place Vendôme songe à créer un foyer, pendant que Christian Estrosi distribue des bidons d’huile d’olive extra-vierge à Antibes, pas très loin du Cap Nègre où les travaux pour relier les villas au tout à l’égout démarrent incessamment sous peu.

Les bidons d’huile sont restés sur le tarmac de l’aéroport de Nice, réglementation sécuritaire oblige, qui bannit tout liquide de nos cabines d’avion pressurisées. Rien n’y a fait, la réglementation est pour tout le monde, ce qui a indisposé plus d’un parlementaires UMP en fin de goguette sur la Côte d’Azur, accros d’huile vierge. Quel va être le sort des bidons ? Retour à l’envoyeur ou destruction massive ?

Toujours à Antibes il était beaucoup question du come-back de Sieur Villepin, même de son entrée au gouvernement avec un découpage du ministère de notre cher confrère JLB, à moins qu’il ne garde les sceaux par intérim, pendant le congé de maternité du titulaire. Le droit et la justice mènent à tout et nous ne serons pas contredit en ce propos par notre confrère Michel Darrois qui préside fièrement une commission qui prolonge celle de Jacques Attali.

Il n’est plus besoin de golden parachutes, une présidence de commission ou de think tank à la française pourvoira à vos vieux jours. Les commissions se multiplient, s’emboîtent et se ressemblent.

Il fallait bien trouver un bouc émissaire à la crise qui nous englue et au chômage qui s’emballe, c’est les patrons.

Il y a à peine un an, le législateur encadrait les golden parachutes des dirigeants d’entreprise en imposant les fameux critères de performance dans le sillon de la loi Breton (rien à voir avec Bretton Woods – 22 juillet 1944, 2 jours après l’attentat manqué contre Hitler). Cet anniversaire à peine célébré (voir article dans cette revue de Jennifer Malassagne) qu’à l’unisson, la présidence de la République et celle du Medef crient haro sur le baudet en la rade de Toulon pour encadrer d’avantage encore (interdire) les parachutes dorés. A croire que la loi TEPA a été oubliée, enterrée place Vendôme, à moins qu’elle n’ait jamais été publiée au JO, ce que nous avons vérifié (elle l’a été au Jo du 22 août 2007).

La fin programmée du cumul d’un mandat social et d’un contrat de travail incitera-telle les patrons à s’expatrier à l’instar des jeunes diplômés, qui sont partis au début du nouveau millénaire la fleur au fusil à la recherche de bonus mirobolants dans la City.

La crise venue , ils rentrent maris après s’être fait remercier, pour s’inscrire à l’ANPE que tous nos voisins nous envient. Existe-t-il un seul pays qui traite avec autant de générosité les intermittents de ses spectacles ? Christian Clavier ne nous contredira pas.

Il est vrai que les golden parachutes sont un attribut du privé, dans la fonction publique, les collectivités locales et nationales, rien de tel. Seule une reconnaissance éternelle du contribuable à ceux qui l’ont si bien servi, à l’instar de Christian Poncelet, sénateur à vie à qui l’on a voté quelque argent de poche et un pied à terre proche du Luxembourg (pas le duché, mais le palais de Marie de Médicis) que deux gardes du corps sont chargés de surveiller.

Laissons de côté Edvige et les ouragans des Caraïbes (Ike, Sarah, Gustav, Hanna et Joséphine), le RSA dont on vous promet des merveilles avec confiscation de l’épargne populaire pour assurer son financement.

Nous parlions dans ces colonnes du métier de « deal mediateur » et voilà que cette noble fonction est confiée à Gerhard Schroeder pour pacifier la cohabitation au sein de Continental après son rachat par Schaeffler.

Lors de la 1ère conférence sur la médiation qui s’est tenue fin septembre à Sao Paulo, j’ai pu apprécier la vitalité des paulistes et de cette agglomération de onze millions d’habitants (des quartiers variés, des villages urbains où se côtoient tours et petits pavillons, favelas, parcs, restaurants gastronomiques et ethniques. Michelin pourrait lui consacrer un guide sans être ridicule.

Les paulistes aiment les bons produits, les spectacles, les vins chiliens et argentins, les Fazendas pour le week-end et surtout la végétation luxuriante, déjà présente aux abords de la grande ville quadrillée par des chemins de terre rouge. Ils sont bons vivants et naturellement souriants, accueillants et travailleurs (n’en déplaise à la mère Aubry, Marie-George B. et Bezancenot). La croissance bridée pour éviter l’emballement est supérieure à 5%. L’invitation au voyage s’impose, mais aussi l’investissement et le développement de partenariats franco-brésiliens.

Lorsque les rêves (ou s’agit-il de mirages ?) chinois et indiens seront retombés, le Brésil et les pays limitrophes deviendront plus attrayants, surtout qu’il s’agit d’une civilisation certes originale, mais où la culture européenne reste un ingrédient essentiel, les nombreux citoyens d’origine asiatique n’ont guère imposé leur marque. Que dire d’un pays quinze fois grand comme la France, à peine plus petit que la Chine, avec seulement 180 millions d’habitants (7 fois moins peuplé que la RPC), du pétrole depuis peu (!) et une forêt encore vierge.

Si vous avez besoin de vous ressourcer, de fuir la grisaille automnale et de prendre vos distances par rapport à la crise, allez saluer le printemps au Brésil.

Comme le service public de la justice n’est pas encore parfait (mais existe-t-il un pays où la justice fonctionne parfaitement ?) la médiation est promise à un bel avenir au Brésil. Voilà un secteur où les juristes français peuvent propager leur savoir-faire. Gardons le sourire. Vous finirez par une visite dans le comté de Joinville, patrie des indiens Tapi Tupi et Guarami, qui fût terre orléanaise et française au milieu du XIXème siècle.

Nous n’allons pas ajouter notre coup de klaxon à la cacophonie généralisée sur la sentence arbitrale Adidas, mais nous n’en pensons pas moins (l’un des trois arbitres vient de se dévoiler en rappelant qu’il avait voté comme député pour la levée de l’immunité parlementaire de Bernard. Vive l’indépendance !).

Pour ceux de nos lecteurs qui n’ont pas lu l’entrefilet du Monde au sujet d’un « crime de lèse-Dati », sachez que le tribunal de Saint-Pierre a jugé irrecevable les poursuites pour diffamation contre le bâtonnier de la Réunion, Georges-André Hoarau, qui lors d’une audience avait parlé d’ « un faux MBA » de la gade des Sceaux. L’article 41 de la loi de 1881 protège la liberté de parole des avocats.

Où est passé le développement durable ?

Une éclaircie dans le ciel chargé où l’épargne fout le camp, le prix Nobel de médecine a été décerné à deux chercheurs français du campus Pasteur et à Harald zur Hausen, universitaire allemand qui a démontré le lien entre les papilloma virus et le cancer du col de l’utérus, sujet sur lequel l’Institut Pasteur a beaucoup travaillé aussi.