Le 20 juin, l’« Internet Council for Assigned Names and Numbers » (ICANN), l’organisation américaine chargée de gérer les attributions des noms de domaine, a décidé d’autoriser l’utilisation de nouveaux noms de domaine.

Un nom de domaine est composé de deux éléments, séparés par un point. L’élément principal situé à gauche du point est le radical du nom de domaine, tandis que l’élément situé à droite du point est son extension.

Jusqu’à aujourd’hui, le nombre d’extension de nom de domaine était très limité. En effet, on décomptait 22 extensions génériques, telles que « .com », ou encore « .net », « .org », ou la dernière en date « .xxx », etc. S’y ajoutait 250 extensions géographiques correspondant à un pays ou un territoire, telles que « .fr », « .uk », « .eu », etc.

Désormais, le nombre d’extensions de nom de domaine ne sera plus limité. En effet, l’ICANN autorise la création de noms de domaine ayant pour extension :

• des noms de villes ou de régions, tels que « .paris » ;

• des noms d’institutions ;

• des noms de communautés, permettant de rassembler leurs membres, tels que « .gay », ou « .green » ;

• des noms génériques, tels que « .sport », « .film », « .bank » ; et

• des noms d’entreprises privées ou de marques phares de ces entreprises, tels que « .apple », « .mac ».

Il reste que seules les personnes morales peuvent créer une nouvelle extension de nom de domaine, et non pas les personnes privées. Ainsi, pour le moment, des personnalités fortunées ne pourront pas créer une extension à partir de leur nom (ex : « .stevejobs »).

Pour les organismes cette nouvelle possibilité a de nombreux avantages. Tout d’abord, d’un point de vue marketing, disposer de sa propre extension permet d’organiser soi-même sa politique de nommage sur internet, sans plus dépendre des conditions fixées par les registres nationaux, tout en bénéficiant d’adresses plus courtes. Pour les grandes entreprises mondiales, cela permettra d’une part de renforcer leur visibilité sur internet, et d’autre part de limiter les risques de détournement de leur clientèle par des sites web au nom de domaine proche. Ce dernier point est aussi assuré par la nouvelle procédure d’enregistrement et le coût dissuasif de celle-ci. Ensuite, d’un point de vue juridique, l’organisme disposera d’un « espace de nommage officiel » sur lequel il détiendra une maîtrise juridique absolue.

Les candidatures pour ces nouvelles extensions de nom de domaine pourront être déposées entre le 12 janvier et le 12 avril 2012. Ainsi, compte tenu des délais d’instruction des dossiers de candidature, les premiers noms de domaine pourvus de ces nouvelles extensions devraient apparaître sur internet en 2013. L’ICANN estime entre 500 et 1000, le nombre de nouvelles extensions de nom de domaine qui devraient être créées dans les années à venir. Ce nombre limité tient essentiellement au long dossier qu’il faudra présenter (jusqu’à 150 pages), et surtout au coût élevé de l’acquisition d’une telle extension, celui-ci étant de 185.000 $, montant auquel il faudra ajouter 25.000 $ par an pour la maintenance de l’extension.